21/12/2013
Mili-Brake de Noël… et Merci !
Nous partîmes 2, nous arrivâmes 3000 ! Quelle année ! Des dizaines de soldats auteurs et photographes rencontrés, des échanges riches et émouvants, des soutiens de toute part, plus de 3000 lecteurs mensuels différents sur le blog, la barre des 1000 like dépassée sur Facebook , de plus en plus d’abonnés à Twitter… Et par-dessus tout, l’impression de faire partie intégrante d’une belle fraternité « mili ».
Il est cruel de ne pouvoir vous remercier tous nommément. Pourtant, vous le mériteriez, chers lecteurs.
Afin de « digérer » tout cela, voici venu le temps d’une pause pour les fêtes, profiter de nos familles respectives, recharger les batteries…
Rassurez-vous, nous reviendrons frais et dispos dès janvier. Mais pour parler de livres ? Y en a-t-il encore à aborder ? Aucune inquiétude sur ce point, voici à quoi ressemble notre « pipeline » :
Récits autobiographiques, journaux de marche, livres photo… La Marine, dont nous avons trop peu parlé, sera représentée en force avec des navigants, un commando, un pilote de l’Aéro. Nous retrouverons nos chers Chasseurs, Légionnaires, Marsouins... Nous reviendrons sur plusieurs épisodes dramatiques de notre histoire : les Harkis, le Rwanda... Les padre seront là eux aussi, ainsi que l’Armée de l’Air, la DGSE, le GIGN… Et tout cela sans présager des sorties et découvertes, que nous ne manquerons pas de mentionner sur FaceBook ou dans le cadre de nos « mili-reportages ».
Nous espérons aussi trouver le temps de reprendre les premières chroniques, qui ne sont pas à la hauteur des excellents livres qu’elles abordent.
Si vous êtes aussi impatients que nous, c’est bon signe. En attendant nous tenons à vous renouveler nos remerciements - ils viennent du fond du cœur – aux auteurs et éditeurs pour leur accueil, aux lecteurs militaires et civils pour leur soutien.
Bonnes fêtes à tous, avec une pensée toute particulière aux garçons et filles en OPEX et à leurs proches.
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15/12/2013
Ceux d'Afghanistan
Photos et extraits © leurs auteurs. Droits réservés.
Les hommes de guerre sont de l’espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l’homme par la vertu de l’exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la force physique et la belle gueule, s’offrant le luxe des réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s’éprouver.
Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue.
Jean Lartéguy
« Afghanistan », un mot qui restera à jamais gravé dans notre histoire. Mais « Afghanistan » n’est pas qu’un mot. « Afghanistan » n’est pas non plus qu’un morceau poussiéreux d’Asie ou règne depuis des siècles le fracas des armes. « Afghanistan » n’est pas qu’une mosaïque de peuples à l’esprit fier et combattant. « Afghanistan » n’est pas qu’une somme de traditions que nous, Occidentaux, pouvons juger archaïques. « Afghanistan » n’est pas que la mauvaise nouvelle du soir, annoncée d’un air apitoyé par le journaliste-star qui enchaîne, sans transition et retrouvant le sourire, avec la météo des plages.
« Afghanistan », c’est aussi une femme qui verse des larmes de joie, retrouvant son mari après six mois de stress et d’insomnies. C’est un homme sportif qui se demande comment vivre désormais, cloué dans un fauteuil roulant. C’est une femme qui pleure sa tristesse infinie, contemplant le lit de son fils, qui demeurera vide à jamais. C’est une femme fière d’avoir sauvé la vie de cette petite afghane, là-bas. C’est un homme qui s'est élancé sous le feu, pour secourir son frère d’armes blessé. Et cela le fait sourire, quand on le traite de héros.
« Afghanistan », c’est aussi ce soldat, et celui-ci, et celui-là…
Alors que sonne le désengagement, glas pour certains, joyeux carillon pour d'autres, que cette guerre est déjà, dans l'esprit de beaucoup, une "vieille histoire", nous avons voulu rendre à ces soldats l’hommage qu’ils méritaient.
Cependant, nous n’avons pas souhaité écrire sur eux, au-delà de ces quelques phrases d’introduction. Nous avons préféré nous comporter en porte-voix, leur laisser la parole, dans sa diversité : un kaléidoscope d'impressions, finalement plus complémentaires que contradictoires.
Écoutons-les et lisons-les. Ils méritent toute notre attention. Car « Afghanistan », par-dessus tout, c’est eux.
Photo Sébastien Joly, réalisateur d’Aito – Guerriers du Pacifique. Le photographe à gauche est le regretté Yves Debay.
Combien d’hommes peuvent se targuer d’écrire l’Histoire , sinon d’en être acteur ?
Qui aujourd’hui vit intensément, non pas au travers d’un écran, mais ressentant les choses réellement ?
Qui est prêt à accepter la peur, le contact de la mort, le sacrifice de sa famille, pour la maigre gloire personnelle qu’est la fierté de servir son pays ?
Capitaine Brice Erbland, 1er RHC, « Dans les griffes du Tigre ». Ed. Les Belles Lettres
Photo Sébastien Joly.
Je ne suis pas venu ici pour une médaille. Je suis venu parce que j'en ai reçu l'ordre. Parce que c'est mon travail. Parce que la solde, presque trois fois supérieure à celle que je perçois en France, va nous permettre de réaliser des projets. Parce que je savais qu'avec cette mission j'allais être, pendant six mois, au cœur de mon métier de militaire. Parce que je savais que j'allais me confronter au combat, connaître les giclées d'adrénaline, la peur aussi.
Sergent Christophe Tran Van Can, 21e RIMa, “Journal d’un soldat français en Afghanistan”. Ed. Plon
Photo Nicolas Mingasson, « Afghanistan – La guerre inconnue des soldats français » Ed. Acropole.
La guerre peut parfois sembler monotone, jusqu’au jour où elle rappelle à chacun de nous que nous sommes payés pour tuer. Et mourir.
Caporal-Chef Emmanuel Gargoullaud, RICM, « L’Afghanistan en feu ». Ed. Economica
Photo EC 2/3 « Champagne »
En Afghanistan, nous ne savions jamais à quoi nous attendre en l’air. Le stress se vivait pendant la mission, directement au contact des hommes pris sous le feu ennemi. Le stress ne venait pas de la peur de mourir, mais de la rapidité des actions à mener, de décisions prises en l’espace de quelques secondes. Dans nos cockpits, nous étions immergés au cœur des combats. Là-haut, les équipages étaient le dernier maillon de la chaîne. Ils endossaient la responsabilité technique du tir et, en cas d’échec, ils devaient répondre de leurs actes.
Commandant Marc « Claudia » Scheffler, EC 2/3 « Champagne », désormais Lieutenant-Colonel à l’EPAA, « La guerre vue du ciel ». Ed. Nimrod.
Photo Sébastien Joly.
J’éprouve une admiration infinie pour tous les soldats français présents en Afghanistan. Ces quatre mille hommes (…) effectuent un travail grandiose. Quelles que soient les considérations politiques qui, forcément, les dépassent, quelle que soit la stratégie qui n’est pas toujours celle que la France aurait souhaitée, quel que soit le contexte qui revêt parfois des couleurs de guêpier, ces hommes vivent ici une mission noble.
Padre Richard Kalka, aumônier militaire, « Dieu désarmé ». Ed. LBM
Dessin de Bertrand de Miollis – œuvre originale offerte par l’artiste au Chasseur. « Haute Tension – Le 27e BCA en Afghanistan ». Ed. Gallimard.
Dans ce pays, comme dans d'autres théâtres de crise, il n'y a pas de coupure franche entre les amis et les ennemis, entre les insurgés les plus fanatiques et les partisans les plus convaincus du gouvernement légitime (...) Si ligne de partage il y a, c'est dans le cœur de chaque Afghan.
Colonel Benoît Durieux, 2e REI, in "Captain Teacher", Capitaine Raphaël Krafft, 2e REI, animateur de Radio Surobi. Ed. Buchet-Chastel
Photo Jean-Christophe Hanché, « Kapisa » [épuisé].
Il est très dur de faire du social aujourd’hui avec des gens qui tireront sur vos camarades demain.
Adjudant-Chef Jean-Claude Saulnier, 2e REP, « Une vie de Légionnaire ». Ed. Nimrod
Photo Sébastien Joly.
Chaque terroriste sait comment utiliser nos règles d'engagement à son profit. La question essentielle est simple: qui est prêt à aller le plus loin dans cette guerre? (...) Si vous ne souhaitez pas vous impliquer dans une guerre qui risque de dégénérer, alors, gardez-vous bien de vous y laisser entraîner.
Navy SEAL Marcus Luttrell, USA. « Le survivant ». Ed. Nimrod.
Photo Jean-Christophe Hanché.
Nous ne sommes que de passage, nous ne pouvons prétendre changer ce monde auquel nous sommes trop étrangers.
LCL Geoffroy de Larouzière-Montlosier, 1er RTir, « Journal de Kaboul ». Ed. Bleu-Autour
Photo Thomas Goisque, « D’ombre et de Poussière » éd. Albin Michel & « Haute tension » éd. Gallimard.
Les soldats ont rempli la mission qui leur était donnée, en pacifiant la zone dans laquelle ils intervenaient. Le dernier mot reviendra néanmoins à la population locale, qui choisira plus librement qu'elle pouvait le faire avant le début du conflit le parti du pacificateur ou celui de ceux qui s'y opposaient. A terme, la solution en Afghanistan demeurera afghane.
LCL Bernard Gaillot, 13e BCA, "De l'Algérie à l'Afghanistan", ed. Nuvis.
Photo Thomas Goisque.
[On] me demandait mon ressenti par rapport à notre présence ici. J’étais convaincu de notre nécessité, mais j’étais inquiet de l’opinion publique. La population française semblait peu préoccupée par ses soldats qui donnaient leur vie pour la sécurité nationale, voire internationale (…) Cela nous blessait. Nous avions le sentiment d’avoir combattu pour rien, sachant qu’au fond de nous, ce n’était pas le cas.
Adjudant Sylvain Favière, infirmier-para (désormais réserviste), « Ma blessure de guerre invisible ». Ed. Esprit Com’
Photo Sébastien Joly.
Je repensais à Tagab. Je ne réalise pas que je n’y retournerai plus jamais. J’ai l’impression que je vais me réveiller, tôt ou tard, dans mon petit box, avec Fab dans le lit au-dessus de moi… J’ai vraiment l’impression d’avoir oublié quelque-chose là-bas, d’y avoir laissé je ne sais quoi.
Caporal-Chef Julien Panouillé, 1er RCP, « 197 jours – Un été en Kapisa ». Ed. Mélibée
Photo José Nicolas – « Afghanistan – Task Force Lafayette » Ed. L’esprit de tous les combats.
Et je me pris à rêver que j’étais sur le terrain avec les gars, les accompagnant une dernière fois pour écraser l’ennemi.
SGT Paul ‘Bommer’ Grahame, The Light Dragoons, rattaché au Mercian Regiment, Royaume Uni, « Appui feu en Afghanistan ». Ed. Nimrod
Photo Thomas Goisque.
L’expérience afghane a laissé en moi des blessures indélébiles, mais elle a aussi renforcé les fondements de mon engagement. Le sens profond du pacte qui nous unit s’est dévoilé dans les vallées touraniennes : une confiance absolue entre les hommes, l’esprit collectif poussé jusqu’à sa dernière extrémité. Avec l’amour, il s’agit à mon sens du lien humain le plus fort qui soit.
Lieutenant Nicolas Barthe, 21e RIMa, désormais Capitaine au RSMA Guadeloupe, « Engagé ». Ed. Grasset
Photo José Nicolas.
J’ai vu le mal. J’ai vu des enfants déchiquetés par des bombes. J’ai vu des blessés aux membres dilacérés par les explosions. J’ai vu des corps que le feu avaient rendus méconnaissables. Derrière chacun de ces blessés, il y a un autre homme qui a armé une bombe, qui a visé et tiré avec son arme, qui a fait exploser sa ceinture piégée (…). Je n’avais jamais capté auparavant autant d’intentions homicides qu’ici. Je te tue, tu me tues, il se tue, nous vous tuons, vous nous tuez, ils se tuent.
Et j’ai vu le bien. Je n’ai jamais vu autant de dévouement la patience de soustraire un homme à la mort. Sur le terrain, de jour comme de nuit, des brancardiers secouristes, des infirmiers et des médecins risquent leur vie pour sauver celle des autres. Cinq d’entre eux l’ont déjà donnée. Malraux écrivait : « Je cherche cette région cruciale de l’âme où le mal absolu s’oppose à la fraternité ». J’ai vu et éprouvé cette fraternité.
Professeur (Général) Patrick Clervoy, Service de Santé des Armées, « Dix semaines à Kaboul ». Ed. Steinkis.
Photo Alphonse-Bernard Seny – « Le temps de l’action » Enfin!Editions.
Je repense à l’opération « Dinner out » [conquête de la vallée d’Alasay], au Caporal-Chef Belda qui doit être fier de nous, à toutes nos familles qui nous ont attendus avec calme, patience et dignité. Je regarde ces chefs de section, les Lieutenants Lazerges, Chantrel et Brunet, l’Adjudant Bouaouiche et leurs commandants d’unité, les Capitaines Minguet et Gruet et je pense à tous leurs camarades officiers, sous-officiers, chasseurs, légionnaires, artilleurs, cavaliers, transmetteurs, à tous mes Tigres de la Kapisa. Je mesure toute la chance que j’ai eue de commander des soldats de leur valeur. Ce sont eux les artisans de nos succès et les vrais vainqueurs de la Kapisa.
Tout le reste n’a que peu d’importance.
Colonel Nicolas Le Nen, 27e BCA, commandant le GTIA « Tiger », « Task Force Tiger ». Ed. Economica
Photo Marlene Kuhn-Osius, « Objectif Afghanistan » [épuisé].
La guerre, je l'ai fréquentée en d'autres lieux en tant que reporter. J'ai attendu de nombreuses fois qu'elle survienne pour rassasier ma soif d'adrénaline, me rappeler ou rappeler aux autres que j'existe, m'exalter de vivre un moment extraordinaire, historique parfois, ou simplement pour avoir de quoi écrire un article. (...) [Mais] être acteur à la guerre, c'est autre chose. Je m'en rends compte aujourd'hui. Je me rends compte que les militaires, finalement, quand ils sont sains d’esprit et "bien tassés dans leurs bottes", n’aiment pas la guerre, ou du moins, l’aiment parfois moins que nous [les journalistes]. Et c'est heureux.
Capitaine (r) Raphaël Krafft, journaliste rattaché au 2e REI, animateur de Radio Surobi, « Captain Teacher », Ed. Buchet-Chastel
Photo José Nicolas.
Aujourd’hui la mission est terminée, le fanion [du GTIA] Raptor a rejoint définitivement les murs de la salle d’honneur du 1er Régiment de Chasseurs-Parachutistes. Mais l’on dit qu’à chaque visite, à chaque souvenir évoqué en sa présence, il retrouve ses couleurs vives et l’aigle sur le tissu reprend son vol suspendu pour « fondre du ciel » à jamais. On dit même qu’il se met alors à parler de ces hommes et de ces femmes qui sont allés jusqu’au bout de leurs rêves et de leurs convictions, de ces hommes et de ces femmes qui ont gagné là-bas, loin de leur pays, le seul combat qui vaille la peine d’être vécu, celui que l’on livre contre soi-même, pour les autres, jusqu’au sacrifice de sa vie.
Colonel Renaud Sénétaire, 1er RCP, commandant le GTIA Raptor, auteur de « Les aigles dans la vallée », Ed. Mélibée. Préface à « 197 jours – Un été en Kapisa », Caporal-Chef Julien Panouillé, 1er RCP. Ed. Mélibée.
Photo Alphonse-Bernard Seny.
J'étais fier de commander mes hommes, me souciant de leurs tâches et surtout de leurs préoccupations. J'étais heureux d'être avec eux au bar, le soir, en rentrant de mission, une fois que tout était terminé, que la pression était tombée, avant de recommencer tôt le lendemain. Heureux de ne faire qu'un avec eux. Heureux car ils me le rendaient bien et l'on pouvait sentir entre nous, sans que cela ait été décidé, une complicité de ce lien particulier et fort qui unit les hommes après qu'ils ont traversé ensemble des épreuves qui ne peuvent être fidèlement narrées.
Capitaine Philippe "Stang" Stanguennec, CoTAM, "Au service de l'espoir", Ed. L'Esprit du Livre.
Photo Alphonse-Bernard Seny.
J’ai commandé des soldats exceptionnels. J’ai commandé des hommes qui savent aujourd’hui ce qui est essentiel et ce qui n’est qu’accessoire. J’ai commandé des hommes qui ont grandi. J’ai eu l’honneur d’être parmi eux.
Et l’Afghanistan ? Qu’adviendra-t-il demain de ce pays terrible où quatre-vingt-huit de nos frères d’armes ont laissé leur vie ? Nul de ne peut le prédire. Mais une chose est sûre : aujourd’hui, les cerfs-volants flottent de nouveau dans le ciel afghan.
Colonel Gilles Haberey, chef de corps du 92e RI, commandant le GTIA « Wild Geese ». Préface à « Le temps de l’action », Alphonse-Bernard Seny. Enfin!Editions.
Photo Nicolas Mingasson.
Chacun, un jour prochain, regagnera, qui sa famille, qui ses parents ou ses amis. De nouveau, la vie « quotidienne » reprendra le dessus, mais n’y aura-t-il rien de changé en nous ? Ce séjour de cinq mois ou plus, parfois beau, parfois laid, parfois joyeux, parfois triste, n’aura-t-il laissé aucune trace dans nos vies ? N’aura-t-il pas façonné, d’une impression qui nous était insoupçonnée au départ, notre façon d’appréhender le monde, et celle dont on veut vivre et aimer en ce monde ? Peut-être même que notre cœur a été mis à nu et que notre vie émotionnelle, sentimentale, affective et amoureuse s’en est trouvée transformée et pourquoi pas transfigurée ? La fragilité de l’existence que nous avons pu « apprécier » ici ne va-t-elle pas nous apprendre à aimer « différemment » ceux qui nous sont chers et même ceux que nous n’aimions pas assez, jusqu’ici ?
Padre Jean-Yves Ducourneau, aumônier militaire, « Les cloches sonnent aussi à Kaboul ». Ed. EdB.
Photo Nicolas Mingasson.
Comment parler en deux mots de nos morts et de nos blessés, sans tenir de propos sacrilèges ?
Simplement redire que, loin des images hollywoodiennes, la détresse de nos blessés n’est jamais belle. L’héroïsme de nos morts n’est pas de réussir à susurrer quelques mots glorieux à l’oreille d’un camarade à l’instant du trépas. Il est de s’être investi jusqu’au bout, avec forces et faiblesses, pour simplement tenir son rôle parmi ses frères d’armes.
Capitaine Jean-Gaël Le Flem, 27e BCA in « D’ombre de de poussière », Thomas Goisque & Sylvain Tesson. Ed. Albin Michel
SCH Jocelyn Truchet, 13e BCA. Photo Philippe de Poulpiquet, « Pour la France », Ed. Grrr…art.
La guerre d’Afghanistan s’achève et ses protagonistes entrent peu à peu dans l’oubli. D’autres conflits font leur apparition, au Mali ou ailleurs. Mais les blessés de guerre porteront toute leur vie le vivant témoignage de leurs batailles. Quatre ans plus tard, ma blessure est toujours là et ma souffrance physique quotidienne. Je ne pense pas m’en débarrasser un jour. Lorsque mon nerf me lance, j’ai le sentiment que ma jambe coupée est toujours là et que c’est elle qui me fait souffrir. Les médecins appellent cela « le membre fantôme ». Je serre les dents, je me plie en deux sous la douleur et j’attends que la souffrance passe. Ce fantôme va et vient plusieurs fois par jour et apparaît sans prévenir. Avec le temps, j’apprends à vivre avec lui. Cela fait partie de mon sacrifice. Je ne m’en plains pas et je ne regrette rien.
Sergent-Chef Jocelyn Truchet, 13e BCA, « Blessé de guerre », autoédité.
Photo Philippe de Poulpiquet, « Pour la France », Ed. Grrr…art.
Perdu, déstabilisé, isolé dans sa souffrance, il est ainsi depuis son retour d’Afghanistan, voici plus de deux ans… Seul le désespoir empêche de croire à des jours meilleurs. Or toute la richesse du cœur de l’homme se résume à l’espérance que nous ne devons jamais perdre. Il nous faut espérer pour lui et avec lui, car l’espérance est souvent ce qui reste quand tout est parti à vau-l’eau. Le travail d’accompagnement sera long, mais il n’est pas permis de croire à son échec.
Padre Jean-Yves Ducourneau, aumônier militaire, « L’autre combat ». Ed. EdB.
Photo Philippe de Poulpiquet.
Je pense d’abord aux familles, à celles et à ceux qui ont perdu un proche, aux blessés graves, à toutes les personnes dont la vie sera irrémédiablement différente. Elles nous donnent des leçons quotidiennes de courage et de modestie. L’institution, je pense, en tire des leçons de vérité. Lorsque les cercueils sont alignés devant vous, vous prenez la réalité en pleine figure (…) A titre personnel, ces cérémonies d’hommage m’ont appris une plus grande humilité. J’ai un garçon qui part dans quelques jours en Afghanistan. Et je me dis : « Et si cela m’arrivait, à moi ? Si notre garçon devait être tué là-bas ? ». Frappé en plein cœur, comme toutes ces familles que nous avons tenté de réconforter, saurions-nous alors nous comporter plus dignement que beaucoup d’entre elles ?
Général de corps d’armée Bruno Dary, ancien Gouverneur Militaire de Paris. Postface à « Afghanistan – Task Force La Fayette », José Nicolas. Ed. L’esprit de tous les combats.
Photo José Nicolas.
On ne se débarrasse pas des morts. Ils sont là. Ils forment un cortège amical et funèbre qui nous attend désormais de l’autre côté du miroir.
Padre Christian Venard, « Un prêtre à la guerre ». Ed. Tallandier
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Bibliothèque francophone « Ceux d’Afghanistan »
Non exhaustif.
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Photos Thomas Goisque.
Certains pourront toujours prétendre que nous n’avons influé sur rien, que ces dix années de guerre en Afghanistan ont été inutiles, mais il suffirait que germent les quelques graines d’espoir que nous avons semées lors de nos mandats successifs, pour que rien n’ait été inutile.
Et même si rien ne germe, pourquoi devrions-nous regretter d’avoir essayé ?
Pourquoi devrions-nous renier ceux qui ont été tués ou blessés, en essayant ?
Sergent-Chef Yohann Douady, 2e RIMa, « D’une guerre à l’autre ». Ed. Nimrod
Hommage
Aux morts pour la France en Afghanistan
31 août 2004 - CAL Murat YAGCI - 1er RPIMa
21 octobre 2004 - 1CL Thierry JEAN BAPTISTE - 3e RH
21 octobre 2004 - MDL Simah KINGUE EITHEL ABRAHAM - 3e RH
11 février 2005 - CAL Alan KARSANOV - 2e REI
17 septembre 2005 - CCH Cédric CRUPEL - 1er RPIMa
4 mars 2006 - PM Loïc LEPAGE - Commando Trépel
15 mai 2006 - 1CL Kamel ELWARD - 17e RGP
20 mai 2006 - ACH Joël GAZEAU - 1er RPIMa
20 mai 2006 - CCH David POULAIN - 1er RPIMa
25 août 2006 - PM Frédéric PARE - FORFUSCO
25 août 2006 - CCH Sébastien PLANELLES - CPA 10
25 juillet 2007 - ACH Pascal CORREIA - 1er RCP
23 août 2007 - MDL Stéphane RIEU - 1er RHP
21 septembre 2007 - ACH Laurent PICAN - 13e BCA
18 août 2008 - SGT Damien BUIL - 8e RPIMa
18 août 2008 - CAL Kévin CHASSAING - 8e RPIMa
18 août 2008 - ADJ Sébastien DEVEZ - 8e RPIMa
18 août 2008 - CAL Damien GAILLET - 8e RPIMa
18 août 2008 - SGT Nicolas GREGOIRE - 8e RPIMa
18 août 2008 - CAL Julien LE PAHUN - 8e RPIMa
18 août 2008 - SGT Rodolphe PENON - 2e REP
18 août 2008 - CAL Anthony RIVIERE - 8e RPIMa
18 août 2008 - CAL Alexis TAANI - 8e RPIMa
19 août 2008 - CAL Melam BAOUMA - RMT
22 novembre 2008 - ADC Nicolas REY - 3e RG
11 février 2009 - CDE Patrice SONZOGNI - 35e RAP
14 mars 2009 - CCH Nicolas BELDA - 27e BCA
24 mai 2009 - CCH Guillaume BARATEAU - 9e CCT / 9e BLBMa
1er août 2009 - CCH Anthony BODIN - 3e RIMa
4 septembre 2009 - CCH Johan NAGUIN - 3e RIMa
6 septembre 2009 - SGT Thomas ROUSSELLE - 3e RIMa
27 septembre 2009 - CAL Kévin LEMOINE - 3e RIMa
27 septembre 2009 - ADC Yann HERTACH - 13e RDP
27 septembre 2009 - BCH Gabriel POIRIER - 13e RDP
27 septembre 2009 - CCH Ihor CHECHULIN - 2e REI
8 octobre 2009 - SCH Johann HIVIN-GERARD - 3e RIMa
11 janvier 2010 - ICS Mathieu TOINETTE - 402e RA
12 janvier 2010 - LCL Fabrice ROULLIER - 1e BM
13 janvier 2010 - MDC Harouna DIOP - 517e RT
9 février 2010 - CAL Enguerrand LIBAERT - 13e BCA
8 avril 2010 - CAL Robert HUTNIK - 2e REP
22 mai 2010 - CBA Christophe BAREK-DELIGNY - 3e RG
7 juin 2010 - SCH Konrad RYGIEL - 2e REP
18 juin 2010 - BCH Steeve COCOL - 1er RHP
6 juillet 2010 - ADJ Laurent MOSIC - 13e RG
10 août 2010 - 1CL Antoine MAURY - 1er RMed
23 août 2010 - CNE Lorenzo MEZZASALMA - 21e RIMa
23 août 2010 - CCH Jean-Nicolas PANEZYCK - 21e RIMa
30 août 2010 - ADC Hervé ENAUX - 35e RI
15 octobre 2010 - ICS Thibault MILOCHE - 126e RI
17 décembre 2010 - CBA Benoît DUPIN - 2e REG
18 décembre 2010 - MA Jonathan LEFORT - Commando Trepel
08 janvier 2011 - SGT Hervé GUINAUD - RICM
19 février 2011 - CCH Clément CHAMARIER - 7e BCA
24 février 2011 - ADC Bruno FAUQUEMBERGUE - CFT
20 avril 2011 - CCH Alexandre RIVIERE - 2e RIMa
10 mai 2011 - 1CL Loïc ROPERH - 13e RG
18 mai 2011 - 1CL Cyril LOUAISIL - 2e RIMa
1er juin 2011 - SGT Guillaume NUNES-PATEGO - 17e RGP
10 juin 2011 - CCH Lionel CHEVALIER - 35e RI
10 juin 2011 - LTN Matthieu GAUDIN - 3e RHC
18 juin 2011 - CAL Florian MORILLON - 1er RCP
25 juin 2011 - CCH Cyrille HUGODOT - 1er RCP
11 juillet 2011 - BCH Clément KOVAC - 1er RCh
13 juillet 2011 - CNE Thomas GAUVIN- 1er RCP
13 juillet 2011 - ADC Laurent MARSOL- 1er RCP
13 juillet 2011 - ADC Emmanuel TECHER -17e RGP
13 juillet 2011 - ADC Jean-Marc GUENIAT - 17e RGP
13 juillet 2011 - SGT Sébastien VERMEILLE – SIRPA-Terre
14 juillet 2011 - MA Benjamin BOURDET - Commando Jaubert
7 août 2011 - CCH Kisan Bahadur THAPA - 2e REP
7 août 2011 - CAL Gerardus JANSEN - 2e REP
11 août 2011 - SGT Facrou HOUSSEINI ALI - 19e RG
14 août 2011 - CNE Camille LEVREL - 152e RI
7 septembre 2011 - CNE Valéry THOLY - 17e RGP
14 novembre 2011 - 1CL Goran FRANJKOVIC - 2e REG
29 décembre 2011 - ADC Mohammed EL GHARRAFI - 2e REG
29 décembre 2011 - SGT Damien ZINGARELLI - 2e REG
20 janvier 2012 - ADC Fabien WILLM - 93e RAM
20 janvier 2012 - ADC Denis ESTIN - 93e RAM
20 janvier 2012 - SCH Svilen SIMEONOV - 2e REG
20 janvier 2012 - BCH Geoffrey BAUMELA - 93e RAM
27 mars 2012 - CDE Christophe SCHNETTERLE - 93e RAM
9 juin 2012 - MAJ Thierry SERRAT - GIACM
9 juin 2012 - ADJ Stéphane PRUDHOM - 40e RA
9 juin 2012 - MLC Pierre-Olivier LUMINEAU - 40e RA
9 juin 2012 - BCH Yoann MARCILLAN - 40e RA
7 août 2012 - ADC Franck BOUZET - 13e BCA
5 août 2013 - ADJ Gwénaël THOMAS - BA 123
Photo US Army
Hommage
Aux soldats de l’ISAF de toutes nationalités, nos frères d’armes, morts en Afghanistan,
2290 américains, 445 britanniques, 158 canadiens, 54 allemands, 48 italiens, 43 danois, 40 australiens, 38 polonais, 34 espagnols, 27 géorgiens, 25 néerlandais, 21 roumains, 14 turcs, 11 néo-zélandais, 10 norvégiens, 9 estoniens, 7 hongrois, 5 tchèques, 5 suédois, 3 lettons, 2 finlandais, 2 jordaniens, 2 portugais, 1 albanais, 1 belge, 1 lituanien, 1 slovaque, 1 sud-coréen,
Aux milliers de soldats de l’Armée Nationale Afghane, nos frères d’armes, morts pour leur pays,
Aux contractants, journalistes, morts en Afghanistan,
Aux blessés dans leur chair, dans leur psychisme.
Photo Sébastien Joly
A la mémoire des civils afghans.
C'est sûr que nous vivons des temps difficiles, mais je regarde les choses de façon pragmatique : Il y avait deux écoles à Surobi en 2002, il y en a plus de vingt aujourd'hui. Il ne faut pas être ingrat. Les gens oublient vite. Moi, je me range dans le camp de ceux qui apportent le savoir et l'éducation.
Aziz Rahman, animateur de Radio Surobi,
radio "communautaire" en langue pashto fondée par le COL Durieux, 2e REI.
« Captain Teacher », Capitaine (r) Raphaël Krafft, rattaché au 2e REI, Ed. Buchet-Chastel
***
La 52e promotion de l’EMIA s’est baptisée «Ceux d'Afghanistan».
Nous apportons notre soutien à leur projet d’ériger une stèle à Coëtquidan, en mémoire des 89 soldats français morts pendant le conflit.
Soutenez-les vous aussi par un don, même symbolique.
Voir ici.
Photo Sébastien Joly
Comme nos camarades des autres armées, les aviateurs ont affronté avec courage les risques de leur action en Afghanistan. Je m’incline devant la mémoire de tous ceux qui l’ont payé de leur vie, de tous ceux blessés dans leur chair et dont le mérite n’a d’égal que la noblesse de leur mission.
Général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros, Chef d’état-major de l’Armée de l’Air. Préface à « Afghanistan – Regards d’aviateurs », Lieutenant Charline Redin, SIRPA-Air, désormais ECPAD.
Photo Thomas Goisque.
Nous pouvons être fiers du comportement remarquable des soldats français en Afghanistan.
Général d’Armée Bertrand Ract-Madoux, Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre. Préface à « L’Afghanistan en feu », Caporal-Chef Emmanuel Gargoullaud, RICM. Ed. Economica
Photo Thomas Goisque.
S’il vous arrive de rencontrer un de ces soldats, je suis convaincu qu’il appréciera que vous lui disiez merci. Merci pour son service. Merci pour son sacrifice. Nos soldats méritent de se faire dire merci.
Ils sont ce que ce pays a de plus noble. Ils sont ce que ce pays a de mieux.
LCL Steve Jourdain, Royal 22e Regiment, frère d’armes québécois. « Mon Afghanistan », Ed. Athéna.
19:18 Publié dans Afghanistan, Mili-Hommage, Mili-Livre, Mili-Photo | Lien permanent | Commentaires (6)
01/12/2013
Mili-Reportage : Le salon des Ecrivains Combattants 2013
Toutes les photos © Natachenka et le Chasseur.
Voici un événement dont on a trop peu parlé… sur le Net en tous cas. Et malgré cela, le salon des Écrivains Combattants, organisé le samedi 16 novembre dernier, a connu une grande affluence, largement méritée.
Un après-midi inoubliable pour Une Plume pour L’Epée, à parcourir les « pas trop moches J » salons du Gouverneur Militaire de Paris aux Invalides, à retrouver ou faire connaissance de soldats-auteurs, plus passionnants les uns que les autres…
Nous assumons totalement notre côté groupie, voici donc notre mili-reportage photo.
Des Retrouvailles !
COL Nicolas Le Nen, 27e BCA, désormais DGSE
« Mes respects mon Colonel, vous ne vous souvenez sans doute pas de notre rencontre mais… - Oh mais si ! Je m’en souviens parfaitement bien ! ». Accueil flatteur du Colonel Le Nen. Il est vrai que nous étions restés 4 heures sur le stand de l’Armée de Terre au Salon du Livre J
Discussion autour du comportement exceptionnel de son 27e BCA et du GTIA Tiger en Afghanistan, sur son passage de la lumière des sommets alpins à l’ombre de ses nouvelles fonctions, sur un roman de Michel Sègre « Le vent d’Alasay », qui se trouvait par hasard posé devant lui…
« Task Force Tiger », COL Nicolas Le Nen, 27e BCA, Ed. Economica
Nous avons souvent parlé du Colonel Le Nen (qui a dit que le Chasseur favorisait les Chasseurs sur ce blog ? J) : « Haute Tension – Le 27e BCA en Afghanistan » du trio Sylvain Tesson, Thomas Goisque, Bertrand de Miollis, ici. « D’ombre et de poussière » des deux premiers précités, ici. Nous aborderons, début 2014, son journal de marche en Afgha « Task Force Tiger », déjà lu par UPpL’E et chaudement recommandé. Et pour conclure, nos félicitations pour le prix "Edmond Fréville-Pierre Messmer" de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, reçu pour "Enjeux de guerre", coécrit avec le Colonel Pierre-Joseph Givre.
« Le vent d’Alasay », Michel Sègre, (mais qui est-ce donc ?), Ed. Artège
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CCH Emmanuel Gargoullaud, RICM
Retrouvailles avec le Caporal-Chef Emmanuel Gargoullaud, sans son bel uniforme aux trois fourragères du RICM (tenue civile de rigueur au salon), mais toujours aussi sympa, jouant à l’occasion le rôle de notre photographe. Et nous lui sommes d’autant plus reconnaissants que notre présence au salon est due à son invitation. Merci encore Emmanuel !
« L’Afghanistan en feu », CCH Emmanuel Gargoullaud, RICM, Ed. Economica.
Voir notre chronique ici.
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Maintenant, de nouvelles rencontres !
Robert « Bob » Maloubier
Enfin une rencontre avec Bob Maloubier, incarnation de l’espionnage français à lui tout seul : création du Service Action, 11e Choc, Nageurs de combat, Main rouge...
Nous aurions pu être impressionnés, sauf que… « Je ne peux pas vous donner mon livre, on me les a tous pris ! Par contre, à la place, je peux vous offrir du champagne. J’en ai apporté, regardez. Vous préférez du blanc ou du rosé ? Par contre je n’ai qu’un verre, on va tous boire dedans... »
Comment voulez-vous résister ? Je ne parle pas du champagne (le Chasseur est champenois et vous connaissez les Russes… ), je parle du personnage…
[nota : Natachenka fait remarquer qu'à l'origine, il n’avait proposé du champagne qu’à elle…]
Champagne ! La preuve par l’image…
« L’espion aux pieds palmés », Robert « Bob » Maloubier, Editions du Rocher
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Padre Christian Venard, aumônier catholique aux Armées
Nous avions déjà échangé par mail, mais rien ne remplace une rencontre… Chaleureux accueil du père Christian Venard qui présentait son récit biographique « Un prêtre à la guerre ». Emouvant aussi, car nous ne pouvions occulter de notre esprit que le padre, aumônier du 17e RGP de Montauban, avait recueilli les derniers souffles de vie du Caporal-Chef Abel Chennouf, assassiné le 15 mars 2012 par Mohamed Merah, ou ses liens d’amitiés avec l’ICS Thibault Miloche et son épouse.
« Un prêtre à la guerre », padre Christian Venard. Ed. Taillandier
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Mr le ministre Hamlaoui Mekachera
« Un seul cœur, un seul drapeau ». Voici un titre qui illumine, d’autant plus que l’auteur, le Commandant Hamlaoui Mekachera, est harki, vétéran d’Indochine et d’Algérie, secrétaire d’état puis ministre délégué aux Anciens Combattants. Tout est dit… si ce n’est que nous ajoutons : hommage et respect.
« Un seul cœur, un seul drapeau », Hamlaoui Mekachera. Ed. L’Harmattan
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Bernard Bachelot (E.N 48)
Saigon, Alger. Deux villes qui évoquent toujours tant d’exotisme… mais aussi beaucoup de tristesse dans le cœur des Français. Marin d’origine pied-noir, Bernard Bachelot évoque ses souvenirs, vie de soldat, vie familiale. Toute une époque. (soupir).
« De Saigon à Alger », Bernard Bachelot, Marine Nationale. Ed. L’Harmattan
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Madame Marie-Paule Leclerc et le Vice-Amiral X
Madame Marie-Paule Leclerc-Marzin n’est certes pas une militaire, mais grâce à elle, nous avons accès au journal de son père, feu l’Amiral Paul Marzin. Pour ceux qui ne sont pas spécialistes de la Royale, sachez que l’Amiral commandait le cuirassier Richelieu lors de la tentative de débarquement anglo-gaulliste de Dakkar… Témoignage sur Mers-el-Kébir, sur les négociations avec les allemands, sur le sabordage de la flotte à Toulon lors de l’invasion de la zone libre… Vous pouvez comprendre l’intérêt historique représenté par ce récit. Saluons l’initiative de la charmante Madame Leclerc. Important devoir de mémoire.
« Journal de l’Amiral Paul Marzin », présenté par sa fille Mme Marie-Paule Leclerc. Ed. Charles Herissey
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GAL Michel Forget, Armée de l’Air
Ancien pilote de chasse, commandant la Force Aérienne Tactique au début des années 1980, le Général (2S) Michel Forget présentait « Du Vampire au Mirage ». Ou l’entrée de l’Armée de l’Air dans l’aire (sic) moderne. Il sait de quoi il parle…
« Du Vampire au Mirage », GAL Michel Forget, Armée de l’Air, Ed. Economica
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LCL Christian Benoît, SHAT
Une Plume pour l’Epée aborde les témoignages de soldats et livres photos « action ». Choix cruel mais délibéré : nous ne pouvons tout traiter. Histoire, stratégie… d’autres blogs (ici) le font très bien. Mais en passant devant le LCL Christian Benoît qui présentait son livre historique « Le soldat et la putain », le Chasseur a décidé de faire une exception. Allez savoir pourquoi…
« Le soldat et la putain », LCL Christian BENOIT, Service Historique de l’Armée de Terre. Ed. Pierre de Taillac
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Les salons du gouverneur militaire de Paris.
Nous présentons nos excuses à tous les autres auteurs qui présentaient, nous en sommes certains, des livres d’histoire tout à fait passionnants.
Et nous remercions l’association des Ecrivains Combattants (lien) pour une organisation sans faille et l’opportunité qui nous a été donnée de faire de si belles rencontres.
Vivement 2014 !
21:04 Publié dans Mili-Reportage | Lien permanent | Commentaires (2)