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11/03/2019

« 20 ans sans une égratignure », LCL Sylvain Mazzocco, 4e RHCM, EH 01.067 « Pyrénées », éd. Baudelaire

Extraits et photos publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur. Droits réservés.

 

 

« Toute ombre est fille de la lumière et seul celui qui a connu la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence, a vraiment vécu » 

Stefan Zweig

 

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« Goma est bombardé ! On desserre les Pumas sur Bukavu ! Mazzocco, va débâcher le Puma canon. Quant aux mécanos, vous restez sur site. Si notre camp est bombardé, vous n'avez qu'à vous abriter dans les fossés ! ». Cette dernière remarque me glace le sang mais je m'exécute en silence après un « Reçu ! » de rigueur. Je cours jusqu'au parking des hélicoptères. Au moment où j'enlève les bonnets des pales, je suis surpris par une violente explosion près de moi. Je perçois en même temps le souffle et le claquement sec de l'obus de mortier qui vient de tomber. Je suis surpris et bien sonné. Le goût métallique est celui de mon propre sang qui se répand dans ma bouche tandis qu'un bourdonnement aigu envahit ma tête.

Rwanda, 1994

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 Sylvain Mazzocco, remise de son brevet de pilote, Dax, 1993

Au moment où je regagne mon P4, je suis interpellé par deux hommes qui en portent un troisième. Ce dernier est terriblement amaigri. Il n'y a pas besoin d'être médecin pour comprendre qu'il est atteint du choléra et que la fin est proche. Ils me supplient de faire quelque chose (…) Par pitié, je me rends dans la file d'attente d’une ONG voisine, afin de plaider sa prise en charge prioritaire. Arrivé devant le médecin, je lui demande de s'occuper de cet homme qui risque de mourir d'un moment à l'autre. Le médecin pose ses affaires sur sa table, se tourne vers moi et prend le temps de réfléchir à sa réponse. Elle est sans appel : « Mais jeune-homme, tout le monde meurt, ici ».

Rwanda, 1994

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Opération « Carbet », détachement Armée de l’Air, Haïti 2004

Je vais au cinéma avec des collègues voir un chef d’œuvre inconnu : « Tears of the Sun ». Dix ans après le Rwanda, le thème des « larmes du soleil » m’avaient interpellé. Devant ce film à la gloire des militaires américains, nous ne manquons pas de railler les extraordinaire compétences du soldat Bruce Willis. Nous rigolons beaucoup, au grand dam de nos voisins, jusqu'à l'entrée de notre super héros dans un village. Un massacre est en cours. Instantanément, je reçois une claque, d’une intensité jusqu'alors inconnue. Elle raisonne dans ma tête. Les exactions des génocidaires rwandais ne sont que suggérées. En un flash, je les vois, ou je vois celle que j'ai vues dix ans plus tôt. Femmes éviscérées, nourrissons calcinées. Et aussi violemment qu'elles sont arrivées, ces visions d'horreur disparaissent, me laissant hébété sur mon siège.

ETOM, Martinique, 2004

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2010-2011. La 18e promotion « Charles de Gaulle » de l’Ecole de Guerre, dont Sylvain Mazzocco est président

C'est la nuit. Je suis dans mon lit, dans mon studio parisien. Je dors. Des bruits, une Lumière, une odeur. Je me réveille. Je suis trempé de sueur. J'ai froid. Ma tête est vide. Elle était pleine il y a quelques instants, je ne sais déjà plus de quoi. J'ai un goût de sang dans la bouche. J'ai dû me mordre.

C'est l'après-midi. Je ferme les yeux et profite de quelques minutes de solitude pour régénérer mes batteries. Je rêve. On me frappe. Je me réveille en sursaut.

C'est la nuit. Je dors depuis quelques heures. Des bruits. Une lumière, une odeur. Je suis en sueur.  J'ai froid. J'ai un goût de sang dans la bouche. Mes oreilles bourdonnent.

C'est l'après-midi. Une claque. C’est la nuit. Le sang coule dans ma bouche. C’est l’après-midi. Une gifle.

C'est la nuit. L'obus de mortier monte sur Goma. Il arrive droit sur moi. C'est l'après-midi. Des coups.  C'est la nuit. 17 juillet 1994. Goma. L’obus de mortier monte. Je sais qu'il vient sur moi. Il explose à mes pieds. Non, c'est une roquette afghane. L’odeur de la poudre. Le goût du sang. Après-midi. Gifle. Nuit. Goma. Obus. Roquette. Explosion. Sang.

Ecole de Guerre, Paris, 2011

***

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Contrariant une destinée semblant toute tracée devant le mener, comme son père avant lui, à la maçonnerie, Sylvain Mazzocco devient sous-officier pilote de Puma dans l’ALAT. Après l'EMIA et pour continuer à piloter, il rejoint l'Armée de l'Air. Déployé au Tchad, au Rwanda, en Ex-Yougoslavie, en RCA, en Haïti, en RCI, en Afghanistan et au Sahel, son parcours est superbe, son rêve d'ado accompli, son histoire proche du conte de fée. Si ce n'est qu'un jour, après 20 ans de carrière opérationnelle, ayant frôlé la mort mais s’en étant sorti « sans une égratignure », et alors qu'il a intégré la 18e promotion de l'Ecole de Guerre, le LCL Mazzocco est foudroyé par le SSPT.

Cette chronique, qui se concentre sur la cause et les effets de sa blessure psy, ne rend d’ailleurs pas honneur à l’ensemble du livre où nous suivons Sylvain dans toutes ses OPEX.

Tout bonnement passionnant.

Aux éditions Baudelaire, disponible ici.

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Sylvain Mazzocco et Mr Jaurand, vétéran de la Grande-Guerre, 1998 

En 1998, Sylvain Mazzocco, alors Dolo de la 37e promotion « Grande Guerre », participe avec ses camarades à une œuvre de mémoire, parcourant la France à la rencontre de vétérans de la 1ère guerre mondiale pour recueillir leurs témoignages. Un livre conclura le projet, « Un poilu m’a dit », disponible en version numérique gratuite ici

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LCL Sylvain Mazzocco, Festival International du Livre Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan 2018

***

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Hommage

A tous les pilotes, navigants et personnels au sol des unités d’hélicoptères des Armées.

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A tous les blessés de guerre par SSPT.

*

Ecoute Défense

08 08 800 321

Numéro gratuit accessible à tous les militaires, anciens militaires et civils de la Défense, qui sont confrontés à la difficulté d’exprimer leur souffrance ou sont témoins de celle d’une personne de leur entourage.

***

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Sylvain Mazzocco en RCI, 2005 

- Les blessures les plus graves ne sont pas forcément celles que l'on voit, mon Colonel. Je pense que vous êtes victime d'un choc post-traumatique suite à votre engagement opérationnel au Rwanda.

Elle s'arrête un Instant pour me laisser le temps de la réflexion et peut-être pour que je fasse un petit commentaire. Je ne sais pas quoi dire. En agitant légèrement la tête droite à gauche et sans me quitter du regard, elle poursuit.

- L'institution que je représente ici ne vous lâchera pas. Cet après-midi vous avez rendez-vous avec un commandant de la Cellule d'Aide aux Blessés, Malades et Familles de l'Armée de l'Air. C'est un type extraordinaire, il va vous plaire. Il s'occupera de vos problèmes matériels et moi je m'occuperai du reste.

Elle pointe son index vers le ciel et lui fait faire un léger cercle.

- Vous allez revoler, mon Colonel.

Hôpital Percy, SMPCAA (Service Médical Psychologie Clinique Appliqué à l'Aéronautique), 2011

 

 

 

 

 

06/09/2016

Milisoutien #22PushUpChallenge : 22 pompes / 22 jours en soutien aux vétérans victimes du syndrome de stress post-traumatique / SSPT


01/11/2014

« Mémoire de larmes d’un casque lourd », CCH Xavier Geoffroy, 28e RTrans, éd. Edilivre.

Extraits publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur. Photos inédites, collection de l’auteur. Droits réservés. Merci de nous consulter si vous souhaitez les réutiliser.

 

 

Il y a des larmes plus douloureuses que celles que l'on pleure : 

Ce sont celles que l'on n’arrive pas à pleurer.

 Bertrand Vergely, philosophe et théologien chrétien orthodoxe français.

 

 

Lors de la guerre du Vietnam, 50 000 GIs meurent au combat ou en service. Durant les années qui suivent, on estime à 50 000 au minimum le nombre de vétérans qui se suicident. Cet autre drame, qui fit donc autant de victimes, si ce n'est plus, que le conflit (cela interpelle) fût longtemps ignoré, voire tu. Il porte désormais un nom : le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

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Il fallut la débâcle américaine, et sans aucun doute un changement de mentalité dans notre société, pour que l’on fasse enfin cas de la détresse psychologique de certains combattants, « cassés de l’intérieur » : la « blessure de guerre invisible » comme l’a si bien qualifiée l’ADC Sylvain Favière.

Sylvain est l’un des rares, avec le SCH Yohann Douady dans « D’une guerre à l’autre » à avoir osé aborder dans un récit autobiographique les troubles terribles générés par le SSPT, tant pour la personne qui en est victime, que pour ses proches. Il faut du courage, il est vrai, pour se livrer ainsi. Et ce courage, un transmetteur l’a trouvé à son tour : le CCH Xavier Geoffroy, 28e RTrans, traumatisé, c’est bien le mot, par ce qu’il a vécu au Rwanda, sentiment aggravé par les malheurs de la vie, la perte de son amie de cœur, d’un frère d’armes en Bosnie et un accident.

Aujourd’hui, le SSPT est pris on ne peut plus au sérieux par l’institution militaire. D’où la mise en place d’un service spécifiquement dédié à ceux qui en souffrent, accessible par numéro vert, ou de « sas » à Chypre au retour des OPEX, période de transition/décompression pour les soldats. 

Nous savons que le chemin vers la guérison est long, difficile et que la clé est dans l’échange. Remercions Sylvain, Yohann et désormais Xavier de leurs témoignages. Démarche salutaire pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs camarades isolés dans leur mal-être. Remercions aussi Xavier de rappeler ce que fut le Rwanda et de rendre hommage aux victimes d’une des pires tragédies du XXe siècle. 

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Xavier Geoffroy, 28e RTrans, quartier Chanteau, Orléans. Collection de l’auteur.

Mars 1996. Un brouillard épais règne dans ce milieu forestier en ce mois de mars. J’aperçois le reflet des phares sur le bitume de cette route…

« Monsieur ! Vous m’entendez ? Monsieur, si vous m’entendez, serrez-moi la main ». Complètement engourdi par un mauvais rêve, je n’arrive pas à savoir où je me trouve. Un médecin urgentiste et une infirmière s’occupent de moi. Mes vêtements sont tachés de sang et déchirés, mon pantalon de treillis est coupé du bas vers le haut pour laisser apparaitre mes jambes.

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Xavier Geoffroy, 28e RTrans, quartier Chanteau, Orléans. Collection de l’auteur.

Je déprime de plus en plus chaque jour qui passe, je n’accepte pas de me voir ainsi. J’étais au meilleur de ma forme et me voilà au plus bas. Je n’arrive pas vraiment à redémarrer la machine. Désormais, je recommence à esquiver les séances de sport du matin sans même me cacher de mes camarades et responsables. J’erre dans les longs couloirs de la compagnie et remonte avec un café m’enfermer dans ma chambre.

On peut penser que cet accident grave, qui aurait pu coûter la vie à Xavier, sert de catalyseur : car s’il marque physiquement notre ami transmetteur, il libère aussi sa parole. En effet, depuis son retour du Rwanda, Xavier souffre de SSPT. Mais comment sortir indemne du Rwanda, de l’Apocalypse, comme l’a décrit le padre Kalka ?

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Rwanda 3.7.1994. D’ap. photo AFP/Hocine Zouar. 

Après avoir participé au montage d’une station de transmissions, je me retrouve de garde devant une immense grille, l’entrée principale de notre base, pour deux heures de vacations. Je suis avec un jeune Légionnaire du 2e REI de Nîmes. Nous n’avons pas trop le temps et encore moins la tête à discuter. Une masse importante et grandissante de gens attend devant la grille, nous leurs demandons de bien vouloir reculer de quelques mètres. Tout cela se passe dans un bruit incessant de cris et de chants. Certains s’agrippent aux barreaux des grilles. Nous ne savons plus à quelle ethnie appartient la plupart de ces gens. Certains nous demandent de les laisser rentrer, d’autres veulent de l’eau et surtout de la nourriture. A ce moment-là, il ne faut en aucun cas sortir de la nourriture de ses poches, car cela peut déclencher une émeute et tout faire déraper.

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Réfugiés rwandais. D’ap. photo AFP

Des femmes et des enfants, des vieillards, passent à côté de nous en formant une longue chaîne humaine interminable. J’ai l’impression de ne pas être présent quand ils me regardent, tellement la détresse dans leurs yeux est accablante. 

Certains pleurent, tandis que d’autres restent les yeux dans le néant. Je croise le regard d’une femme, d’un vieillard, d’un enfant, sans jamais recevoir le moindre échange, comme si je n’étais qu’une affiche.

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Xavier Geoffroy au Rwanda. Collection de l’auteur.

J’ignore combien de temps nous avons passé au bord des routes, mais bien moins que toutes ces personnes. C’est dans un profond silence que nous regagnons notre camp de base. Après avoir essayé de manger, je regagne ma tente pour m’allonger. Je ne trouve pas la paix dès que mes paupières se ferment, j’aperçois en permanence des visages de réfugiés. Mes jours et mes nuits ici sont devenus un véritable enfer.

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Rwanda, fosse commune, d’ap. photo Reuters/Corinne Dufka

L’odeur qui règne et la vue me provoquent des nausées. J’aperçois des camions arrêtés à différents embranchement de routes, des civils ramassent tous ces morts pour les charger vulgairement dans les bennes. Un spectacle complètement surnaturel cela semble irréel pour la plupart d’entre nous. On se demande si tout cela est vrai, si nous ne sommes pas en plein cœur d’un cauchemar. Je repense à ce que m’a dit un sergent-chef de la Légion en arrivant à l’aéroport : « Ceci est la cours de jeu du Diable ! ».

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Rwanda, camp de réfugié, d’ap photo AP/JM Bouju

Des larmes coulent sur mes joues à chaque passage d’un enfant à mon point d’eau. Ils ne comprennent pas ce qui se passe mais les adultes, eux, ont très bien réalisé ce que nous faisons. Les réfugiés ont compris que nous démontons certains matériels et allons quitter le Rwanda (…) Ce soir, allongé sur mon duvet, je pleure à l’intérieur de mon être.

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Xavier Geoffroy, ici au Bénin. Collection de l’auteur.

Je sursaute une fois de plus dans mon lit, je me rends compte à quel point je suis choqué. Ces fantômes ne me quitteront jamais. Ces fantômes ne quitteront pas cet ossuaire vivant et eux ne nous quitteront jamais.

Mes proches ne me reconnaissent plus. Je me suis emmuré dans le plus profond silence. Rien ne sort, aucun mot ne s’échappe de ma bouche (…) Tout ce qu’ils disent ne m’intéresse pas, je ne pense qu’à une seule chose, retourner au Rwanda, pour venir en aide aux réfugiés.

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Rwanda, camp de réfugiés

Je m’enferme dans ma chambre à la caserne. Je me surprends à écrire des bribes, comme pour cracher quelque chose qui me gêne au niveau de l’estomac. Sur les feuilles de papier blanc, je vomis des mots. La nuit venue, je m’allonge et verrouille mes paupières tout en laissant une lampe de chevet allumée. Lorsque soudain, un enfant m’attrape la jambe à nouveau, il tire de toutes ses forces sur mon pantalon de treillis. Je regarde en sa direction, ses joues sont couvertes de larmes de sang. Son short et ses jambes sont tachés d’excréments et une odeur désagréable s’en dégage. Une douleur me saisit au niveau du crâne, je me réveille hors du lit la tête contre le mur.

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Xavier Geoffroy. Collection de l’auteur.

Je parle de souffrance parce qu’elle est réelle, toutes les personnes ayant subi un traumatisme le diront. Elles revivent des scènes d’épouvante mises en sommeil momentanément quelque part dans leur psychisme. On pense avoir oublié toutes les sensations et ces images effroyables, insoutenables, irréelles, puis un jour, elles ressurgissent…

***

 

10313835_682567958463599_740453962290809229_n.jpgXavier Geoffroy nait  en 1973. A 18 ans il s’engage dans l’armée, rejoint le 41e puis le 28e Régiment de Transmissions. Il est déployé notamment en Guyane, en Somalie, au Rwanda et en Bosnie. Il est profondément marqué par ce qu’il vit lors de l’opération Turquoise au Rwanda. A son retour, il subit les troubles du stress post-traumatique, mal-être, cauchemars. En 1996, il est victime d’un accident en service, aggravant sa détresse psychologique. Diminué physiquement et psychiquement, il quitte l’Armée. Apportant son aide à des survivants du génocide installés en France, échangeant avec d’autres victimes de SPT, il trouve la force de témoigner en écrivant « Mémoire de larmes d’un casque lourd » qu’il agrémente de poèmes. Il se reconstruit pas à pas, aidé pas ses proches, et en premier lieu sa femme. Le chemin est long, mais il est sur la bonne voie.

Page FaceBook du livre ici.

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ISBN 978-2-332-73437-2 – Prix 23,50 € - Format  13,5x20,5 - 194 pages

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Aux éditions Edilivre

Disponible ici

 ***

 

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Hommage

A toutes les victimes du syndrome de stress post-traumatique ;

ce sont des blessés de guerre.

Aux Transmetteurs.

A ceux de Turquoise.

A la mémoire des civils rwandais, victimes de la folie humaine.

***

Depuis janvier 2013, le Ministère de la Défense a lancé un numéro vert destiné aux militaires et aux vétérans souffrant de SSPT : 

08 08 800 321

Des psychologues du Service de Santé des Armées sont disponibles, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour répondre à toutes les interrogations. Selon l’urgence de la situation ou au bon vouloir de chacun, les patients pourront être aussi redirigés vers des médecins du système de santé public pour être pris en charge.

*** 

Nous n’oublions pas les proches. 

Mme Pascale Lumineau, maman de Pierre-Olivier, MLC du 40e RA mort pour la France en Afghanistan en 2012, a créé l’association « De la pierre à l’olivier », qui a pour vocation de mettre en contact et organiser des groupes de parole dans toute la France, dom-tom inclus, afin que ceux qui ont eu le malheur de perdre un proche, mais aussi les familles des blessés (physiques et psychiques) puissent partager avec des personnes dans la même situation. 

Pour que la parole se libère...

Groupe FaceBook ici. 

 

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Survivant du génocide rwandais, d’ap. photo AP/Jean-Marc Bouju/Keystone

Lorsque je me suis mis à écrire tous ces mots, j’ai souvent eu la sensation de vomir mes maux, sans que rien ne sorte. Il y a des choses qui restent et qui ne peuvent sortir. On vit avec et il n'est nullement possible de faire autrement. C’est ce qui fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Des porte-paroles d’horreur.

 

Je vais jeter mes dernières forces,

Dans cette bataille qui s’amorce. 

Hier, je pensais être un sans larmes,

Aujourd’hui, je suis fait de larmes de sang.

Xavier Geoffroy

 

 

 

 

 

 

 

 

13/03/2013

"Ma Blessure de Guerre Invisible", Sylvain Favière, Infirmier-para, Ed. Esprit Com'

 

Cette chronique est dédiée à Laurence, épouse de Sylvain.

 

 

 « Pour moi, les gens parlent trop. Ils ont des soucis, des buts, des désirs, que je ne peux concevoir comme eux.

Parfois, je suis assis là, avec l’un d’eux, dans le petit jardin d’un café, et j’essaie de lui expliquer que l’essentiel, en somme, c’est de pouvoir être assis là, tranquillement. »

"A l’Ouest Rien de Nouveau", Erich-Maria Remarque

 

 

Ma. Blessure. De. Guerre. Invisible. Avec  ces  cinq mots, Sylvain Favière donne le tempo. J’emploie ce mot,  tempo, sciemment : son récit biographique s’apparente, en effet, à une mélodie - mieux, à une symphonie - allant crescendo.

 

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Vous êtes confortablement installé dans votre fauteuil rouge. Le chef d'orchestre, soldat-compositeur, entre. Les musiciens débutent la partition.

C’est presque aérien, petite musique de chambre : La vocation d’infirmier de Sylvain, son attirance pour l’armée, son engagement chez les Paras.

Puis résonnent les premiers cuivres : son volontariat pour l’Afghanistan, s'éloigner de sa femme, de ses filles ; honneur, goût de l'aventure - qui n'effacent pas les doutes ; son départ, son arrivée au « Pays de l’Insolence ».

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Photo © Sylvain Favière

A cet instant intervient un thème musical d’inspiration orientale : Sylvain est intégré, comme combattant-infirmier, dans une OMLT, unité de l’Armée Nationale Afghane, encadrée par les Occidentaux.

Il se sent proche de ces soldats Afghans, de fait, ses frères d'armes ; il fait de son mieux pour apprendre leur langue, partage le thé, et, évidemment, combat à leur côté.

« Leurs prières rythmaient leurs journées. Ils croyaient en l’éviction des balles, si Allah en décidait ainsi. Ils croyaient au châtiment de feu, en cas de faute. Leur manière de vivre et de penser était si différente de la mienne, Occidental, ayant accès à toutes les commodités du monde. Ils se complaisaient dans le peu, voire le rien, et Allah. Néanmoins, chaque soldat possédait un GSM…

Je leur disais que pour moi, il y avait des anges sur Terre, sous différentes formes. Ces anges vivaient parmi nous pour nous aider dans les moments difficiles. Ils semblaient comprendre. »

 

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Photo © Sylvain Favière

Pas d’entracte. La musique ne s’interrompt pas, mais notre soldat-compositeur, introduit, à cet instant, des phrases musicales dissonantes.

« Avec mes camarades, nous échangions nos analyses sur l’éventuelle explosion d’un IED sous notre VAB. Je disais qu’en cas de survie, les douleurs provoquées par les fractures seraient insupportables. Entre les blessures, les équipements et l’environnement du véhicule, la désincarnation risquait d’être laborieuse. Bull disait que la tourelle de la mitrailleuse lourde pourrait céder et lui couper le tronc en deux. Cela s’était passé à Kaboul. Il ajoutait qu’avec une forte explosion, la mort serait instantanée. C’était presque l’idée que nous préférions. »

Puis tous les cors sonnent ! Les tambours grondent !  et… silence.

Retour en France.

Seul le premier-violon joue.

 

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Photo ©Ministère de la Défense

 « Qui se souviendrait des noms de nos camarades tombés au Champ d’Honneur ? Qui se rappellerait leurs noms ? »

Et joue encore,

« Personne ne s’intéressait à moi. A ce que je venais de vivre ? Parfois si. Il y avait bien quelqu’un qui me posait une question ou deux. Mais la complexité de la mission et les termes trop techniques ne permettaient pas une synthèse rapide. Alors, très vite, le désintérêt apparaissait sur le visage de mon interlocuteur. »

Joue...

« Je ne comprenais plus les gens. Je ne les intéressais plus. Je n’avais plus rien à leur dire. »

 Et joue, et joue…

« Alors les larmes me montent. Elles remplissent mes yeux abondamment. Elles coulent le long de mes joues. Je retiens un instant mes sanglots, puis j’éclate en pleurs, criant tout ce que je peux. Je suis dans la pénombre, volets tirés. Parce que j’ai honte. »

Tambours ! Cymbales !...

« J’ai envie de tuer. »

Silence…

Alors, une petite flûte, toute douce, comme un murmure, bien agréable à nos oreilles.

« Je n’étais pas malade. J’étais blessé. »

 

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Photo © Sylvain Favière

Et puis… Oh, ce n’est certes pas l’Hymne à la Joie, mais, à nouveau des cordes. C’est discret au début, mais on les entend. Et on va les entendre, jusqu’au bout de la partition, de plus en plus distinctement...

« Aujourd’hui, cette blessure est devenue une cicatrice, avec laquelle je vis (…) De temps en temps, elle s’ouvre un petit peu (…) Comme l’ange Saint-Michel  avait dû veiller sur moi lorsque j’étais parachutiste de l’Armée Française en Afghanistan, je sais que quelque part, aujourd’hui, j’ai un ange gardien qui panse mes plaies quand elles s’ouvrent, arrêtant les saignements, et me permettant, ainsi, de repartir, soigné de mes maux. »

Le chef d’orchestre soldat-compositeur se retourne,  il regarde la salle. Il salue.

Le public se lève.

Tonnerre d’applaudissements.

 

*

sylvain-faviere-38-ans-etabli-en-bearn_926558.jpegSylvain Favière s'engage comme infirmier-para. En 2011, il est volontaire pour un déploiement en Afghanistan. Agé de 38 ans, il est désormais  réserviste, salarié d'un service de santé au travail. Marié, père de trois enfants, il est aussi… grand-père :). Sylvain sera présent au Salon du Livre, Porte de Versailles, sur le stand de l'Armée de Terre (J53). Il se prêtera au jeu des dédicaces les 22 (10:00-14:00) et 23 mars (10:00-12:30). Liste complète des auteurs ici

 

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L’intégralité des droits d’auteur est versée à la CABAT – Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre 

 


*

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Hommage aux blessés dans leur chair,

Hommage aux blessés dans leur cœur,

Hommage aux blessés dans leur âme.

 

 

Avec le salut fraternel du Chasseur et de la Russe-blanc aux Infirmiers-Paras, à tous les meurtris.

Sylvain, c'est toujours le même ange...

"Saint-Michel, défenseur des âmes justes,
Saint-Michel, consolateur des affligés…"

Litanie de l’archange Saint-Michel, Saint-Patron des Parachutistes

 

 

 

 

 

Livre, récit biographique d'un infirmier-para, témoignage stress post-traumatique, Afghanistan  

04/03/2013

D’une Guerre à l’Autre – Yohann Douady – 2ème RIMa - Ed. Nimrod

 

  • « J’ai fait tout ce qu’un soldat a l’habitude de faire.
  • Pour le reste, j’ai fait ce que j’ai pu. »
  • Etienne de Vignoles, dit La Hire, compagnon d’arme de Jeanne d’Arc.

 

Avec « D’une Guerre à l’Autre », le Sergent Yohann Douady nous livre une autobiographie de ses dix premières années de marsouin.

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Quel bouquin ! Que les « petits » lecteurs ne s’effraient pas du nombre de pages : « D’une Guerre à l’Autre » se dévore ; j’avais grand mal à le refermer, même tard dans la nuit.

Après une rapide introduction sur la Bosnie, Yohann aborde en profondeur son déploiement en 2004, en Côte d’Ivoire. Il y vit les évènements tragiques du bombardement du camp français de Bouaké, dont il réchappe par miracle, mais où son ami le 1ère Classe Benoît Marzais meurt sous les bombes ivoiriennes, puis le drame de l’hôtel Ivoire, où le 2°RIMa ouvre un feu préventif, pour se désengager de la foule hostile, attisée par les « Jeunes Patriotes » pro-Gbagbo (1).

« Plutôt que de risquer d’affronter la foule, notre Commandant était prêt à sacrifier nos véhicules, après que nous nous soyons barricadés dans l’hôtel. Pour accroitre ce sentiment de malaise, nous reçûmes peu après un drôle de conseil qui nous fût transmis par notre Chef (…) : « Ce serait bien d’appeler votre famille une dernière fois… ». Nous nous regardâmes bizarrement. Certains se demandèrent alors s’il ne faudrait pas songer à garder une dernière cartouche, pour soi, au cas  où… »

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photo © Yohann Douady

Dans une seconde partie, courte mais intense, Yohann met en avant sa détresse au retour de Côte d’Ivoire. Relations tendues avec sa hiérarchie, compliquées avec la veuve de son ami Benoît. Incompréhension, engueulades, envie de tout envoyer bouler, détresse, alcool.

Terrain glissant diront certains : « un soldat peut souffrir, mais il le tait ». Et bien, au contraire, ces chapitres sont fondamentaux (2) ! Ils sont un encouragement pour les hommes amenés à vivre une situation comparable, car Douady trouve les clés pour se reconstruire : il se « pause », il parle,  il accepte les mains tendues, il retisse des liens amicaux indispensables dans le contexte militaire, il se donne des ambitions, « fait » Saint-Maixent et est nommé sergent, rejoint la section Tireur d’Elite où il retrouve la place qui lui est due. Bravo pour ce sac vidé. Certes, dans la tête, rien n’est oublié, mais  la clé se trouve bien dans l’échange et le partage.

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photo © Yohann Douady

Enfin, une troisième partie, haletante, dans laquelle Yohann retrace son déploiement en Afghanistan en 2011. Là encore, c’est aussi terrible que brillamment conté. La fatigue, et le stress, et la peur, et la sueur, et la crasse. L’amitié, et  la solidarité, et  le courage, et la valeur, et l’engagement. Et le drame. Si cruel, après tant de mois de combats.

Quelques jours avant la fin du déploiement en Afghanistan, la section Tireurs d’Elite de Yohann prépare une dernière mission et charge son matériel dans un VAB.

 

  • Explosion.
  • (...)
  • Yohann ne comprend pas.
  • (...)
  • "Skippy, blessé mais vivant ; Warren, indemne ; le chef Jérôme, blessé et pris en charge ; Mais où est Loulou ?"
  • (...)
  • Une grenade a explosé accidentellement.
  • (...)

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Chef Jérôme, Skippy, Warren, Loulou, Yohann - photo © Yohann Douady

« A l’image de la plupart de mes frères d’armes, je suis un caméléon, à la fois jeune homme et soldat, courage et peur, rires et larmes… Un caméléon qui se serait imprégné durant dix années de couleurs de la guerre, et dont la peau serait aujourd’hui pigmentée d’une multitude de teintes, allant de la nuance la plus éclatante au noir le plus sombre.

Chaque jour qui passe, je ne peux m’empêcher de plonger un pinceau dans cette palette pour tracer des toiles bariolées ou des fresques tourmentées que j’expose quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures au plus profond de mon esprit. Une succession de scènes sauvages et parfois dantesques qui trouvent leur source dans ce que j’ai vécu, dans les situations de désolation effroyable ou d’humanité absolue que j’ai traversées.

La guerre n’est pas monochrome, c’est bel et bien un tourbillon de couleurs, capable de vous émerveiller, comme de vous donner le vertige, et bien sûr, de saturer votre regard, jusqu’à vous donner la nausée. »

 

(1) 2004. Nous gardons tous en mémoire cette opération difficile, où la force française Licorne s’interpose entre les deux factions rivales : celle du président Gbagbo au sud, celle d’Alassane Ouattara au nord. Ce qui devait être une opération de maintien de la paix, et de protection des ressortissants européens, trouve une apogée dramatique dans le bombardement par l’aviation de Laurent Gbagbo, du camp français de Bouaké (9 morts parmi les hommes des RICM, 2°RIMa et 515°RT, un civil américain, et des dizaines de blessés),  puis les « évènements » de l’hôtel Ivoire, qui voient les soldats français acculés par la foule, radicalisée par le mouvement pro-Gbagbo des Jeunes Patriotes ; Yohann et ses camarades n’ont d’autre  choix que de se dégager par des tirs indirects, faisant, hélas, une dizaine de tués parmi les manifestants.

(2) Cette démarche de transparence est approuvée au plus haut niveau hiérarchique militaire. Pas convaincu ? Lisez la préface du Colonel Héluin chef de corps du 2ème RIMa en 2010-1012, commandant le battle group Richelieu. Et, si cela ne suffisait pas, notez que « D’une Guerre à l’Autre » fait partie des trois sélectionnés pour le prix littéraire Erwan Bergot 2013 de l’Armée de Terre, comité présidé par le général Ract-Madoux… Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre…

 

ivoire-jpg-1972b.jpegJe reviens  sur l’épisode tragique de l’hôtel Ivoire, avec une anecdote personnelle : en mai 2012, j’ai eu la chance de passer une semaine formidable en Auvergne, auprès d’un p’tit cousin militaire. Malgré sa conduite automobile *atypique*, je l’ai accompagné dans la préparation d’un camp scout. Deux jeunes chefs scouts nous accompagnaient, dont un Ivoirien, en école d’ingénieur dans la région. Au gré de la conversation, le sujet des évènements de l’hôtel Ivoire s’est présenté. L’ambiance s’est tendue de fait ; le p’tit-cousin étant passé par la Côte d’Ivoire. Le jeune Ivoirien, un gosse à l’époque, était présent devant l’hôtel, parmi les « jeunes patriotes », et nous manifestait son incompréhension : « Pourquoi les Français nous ont-ils  tiré dessus ? J’étais à côté d’une femme. Elle s’est pris une balle. Elle est morte dans mes bras ». Ce n’était pas le lieu, pas le moment, d’aborder un tel sujet. J’ai donc, en "vieux sage", réorienté la conversation, suivi en cela par les garçons (certains ont encore du respect pour leurs aînés).

Yohann parle de cette femme, page 117. En terminant le chapitre, je me suis dit qu’après ces si dramatiques instants, vécus par les Ivoiriens, manipulés par la propagande de Gbagbo, livrés au phénomène de foule dont on connait la dangerosité; ces si dramatiques instants, vécus par les hommes du 2°RIMa, traumatisés par la mort de leurs frères à Bouaké, acculés par une masse menaçante, hors de tout contrôle, je comprenais les deux partis. Mais, tout en déplorant la dizaine de victimes civiles, je me suis dit que si les « jeunes patriotes »  avaient eu affaire à d'autres hommes que Yohann et ses camarades, avec leur sang-froid et professionnalisme, ce sont des centaines de morts qui auraient gis devant l’hôtel…

Au risque de choquer, au final, il y avait de quoi se réjouir : je me suis réjoui que ce jeune Ivoirien, peu d’années après, soit avec nous dans cette voiture, en France, à suivre des études brillantes, à organiser un camp scout. Je me suis réjoui que la France lui ait donné cette chance. Je me suis réjoui que l’Ivoirien ait serré la main qui lui était tendue (ou l’inverse ?). Je me suis réjoui de le voir assis, à côté d’un milouf de l’Armée Française, en balade, dans notre belle Auvergne. Nous avons passé un week-end formidable tous les quatre, à traverser un torrent en cru, boire des bières (avec modération pour eux), dormir sous la tente (un peu de caillasse plantée dans le dos), remettre nos fringues humides après l’inévitable orage nocturne ; et pour moi, rajeunir de 20 ans.

Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, a été déféré devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour crime contre l’Humanité. Il est accusé de meurtre, viol, persécution et actes inhumains.

 

 

298076_2640036046425_299841776_n.jpegEn 2001, au soir même de sa dernière épreuve du baccalauréat, Yohann Douady s’engage. Il rejoint les valeureux marsouins du 2ème Régiment d’Infanterie de Marine de Champagné (Sarthe). Il est déployé en Bosnie dans la cadre de la SFOR, en Côte d’Ivoire à deux reprises (Opération Licorne). En 2005, il est nommé sergent. Il rejoint la section Tireurs d’Elite du 2°RIMa en 2007. En 2011, il est déployé en Afghanistan, au sein battle group Richelieu de la task force La Fayette.

Aux Editions Nimrod

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Camp de Bouaké

« Je n’ai vu aucun cadavre français. Je n’ai rien vu. » Président Laurent Gbagbo, 11 novembre 2004, interview  au Washington Post.

« Malgré toute notre tentative d’apporter des réponses allant dans le sens des autorités françaises, il nous revient avec force et évidence une seule réponse : il n’y a pas eu de soldats français tués lors des bombardements de Bouaké. » Ivorian.net, 12 novembre 2004.

« C’est bien beau de dire que ces soldats français ont été tués par les soldats ivoiriens. Encore faudrait-il que nous sachions si effectivement il y a eu des morts. » Tchimou Raymond, procureur de la République de Côte d’Ivoire, 18 janvier 2007, interview au Matin d’Abidjan.

« Les autorités françaises se sont empressées de rapatrier des cercueils, certainement vides, autour desquels un boucan énorme a été intentionnellement organisé pour susciter une vive émotion et la haine contre le régime ivoirien. » Le Temps, quotidien ivoirien, novembre 2009.

« Jusqu’à preuve du contraire, l’aviation ivoirienne n’a tué aucun soldat français. Cinq ans après les accusations farfelues des agents français, ils sont toujours incapables de fournir une once de preuve. » Abidjan Talk, août 2010.

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Marsouin de 1ère Classe Benoît Marzais

 

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Hommage

A l’Adjudant Thierry Barathieu, RICM, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

A l’Adjudant Philippe Capdeville, RICM, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au Sergent-Chef Francis Delon, RICM, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au Sergent-Chef Laurent de Rambure, RICM, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au Caporal-Chef Patélisé Falevalu 2°RIMa, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au Brigadier-Chef Franck Duval, 515°RT, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au 1ère Classe Emmanuel Tilloy, 2°RIMa, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au 1ère Classe David Decuypere, RICM, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Au 1ère Classe Benoît Marzais, 2°RIMa, ami du SGT Douady, mort pour la France au camp de Bouaké, Côte d’Ivoire,

Aux blessés.

 

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Hommage

Au Caporal Alexandre Rivière, 2°RIMa, mort pour la France en Afghanistan,

Au 1ère Classe Cyril Louaisil, dit Loulou, 2°RIMA, ami du SGT Douady, mort pour la France en Afghanistan, mort au combat.

Aux blessés.

 Avec le salut fraternel du Chasseur et de la Russe-blanc aux glorieux Marsouins,

 

Fidelitate et honore, terra et mare.

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« La mort nous suit.  On la combat, on la donne, pour que les nôtres l’évitent.
Un acte héroïque pour certains, et le plus terrible des péchés pour d’autres.
On n’oublie pas, on vit avec, et on passe outre 
»

1ère Classe Cyril Louaisil, lettre à ses parents

 

« Certains pourront toujours prétendre que nous n’avons influé sur rien, que ces dix années de guerre en Afghanistan ont été inutiles, mais il suffirait que germent les quelques graines d’espoir que nous avons semées lors de nos mandats successifs, pour que rien n’ait été inutile.
E
t même si rien ne germe, pourquoi devrions-nous regretter d’avoir essayé ? 
Pourquoi devrions-nous renier ceux qui ont été tués ou blessés, en essayant 

Sergent Yohann Douady

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Livre, récit biographique d'un Marsouin, 2e RIMa, Bouaké, Hôtel Ivoire, Côte d'Ivoire, Afghanistan, témoignage stress post-traumatique, Afghanistan