21/08/2019
« Démineur », ADC (er) Victor Ferreira, Légion étrangère, éd. Louis de Mareuil
Extraits et photos publiés avec l’aimable autorisation des auteur et éditeur. Droits réservés.
« C’est dans les grands dangers qu’on voit les grands courages »
Jean-François Regnard, poète, 1655+1709
« Notre ami de la Légion étrangère, Victor, récidive en publiant ce livre-regard : cette fois sur les démineurs, après s’être penché sur ses frères d’armes dans « Légionnaire ». On ne sera pas surpris de retrouver dans ces pages les deux « organes » essentiels qui lui permettent, derrière les visages, de chercher les âmes : le cœur et l’œil. Le coup de cœur et le coup d’œil ! Ces deux instantanés combinés disent beaucoup de choses en peu de place et permettent de partager l’aventure de ces hommes-courage, de ces démineurs qui se portent au-devant du danger, par amour des autres, par fraternité, par goût du défi, par recherche de la solidarité, de l’adrénaline en situation extrême ou pour repousser les limites du danger. »
COL (r) Pierre Servent, préface à « Démineur »
C’est ma première opération extérieure. J’en avais une idée préconçue du fait de tout ce que m’avaient raconté les anciens, sur le mode « Tu verras là-bas… ». Finalement, je découvre un monde assez différent. Et je mène des actions inimaginables pour moi auparavant. La tâche est immense pour ramener la paix dans ce pays. Pour ma part, je sais que je vais sonder le sol, un travail long et minutieux. Je me suis beaucoup investie, et pendant des mois, pour réussir ma formation. Je ne vais certainement pas gâcher cette occasion de montrer ma valeur. Je n’ai pas encore découvert d’engin, mais j’en ai très envie. Je veux savoir comment va battre mon cœur.
Charlotte, 19 ans, Kidal, Mali
Il faut être humble et sur ses gardes face au risque. Nous sommes tous confrontés à la même limite : la mort. Pour continuer à m’en sortir vivant, je redouble d’ingéniosité et je développe mon expertise. Même si la religion est importante pour moi, quand j’ai besoin d’aide, je choisis la logique, la science et le savoir. Cependant, depuis que je suis EOD, je traîne toujours avec moi le même petit sac d’intervention. Il est bien amoché mais je ne pars jamais sans lui.
Greg, 45 ans, Saint-Christol
Régulièrement, je prends le temps de le baigner, de le frotter, de lui masser les coussinets (ils sont protégés en opération par des chaussons qui limitent les effets de l’abrasivité du sol). Il me semble même que mon chien veille sur moi. Il m’observe sans cesse et, lors de mes absences, je sais qu’il ne reste pas tranquille. Je m’occupe parfois mieux de Fils que de moi.
Henry, 30 ans, et son chien Fils, Gao, Mali.
Je n’ai aucune idée du nombre d’engins que j’ai neutralisé. Suffisamment pour en avoir des sueurs froides en tout cas. Il arrive parfois que l’ennemi acculé pose l’engin n’importe comment… Sur le moment, je suis dans ma bulle. Je ne me rends pas tellement compte du danger. Seulement après, une fois l’IED neutralisé, des gouttes dégoulinent sur mon front.
Nicolas, 40 ans, Montauban.
***
« Démineur », ADC (er) Victor Ferreira
Dans le même esprit que « Légionnaire » et toujours aux éditions Louis De Mareuil, un recueil de photos-portraits prises sur le vif et sans artifices – marque de l’artiste - accompagnées de textes-interviews. On y retrouve bien sûr des sapeurs, mais aussi des plongeurs-démineurs, des spécialistes de la Police, de la Sécurité civile, en France, au Mali... Joliment qualifié, et de manière pertinente, de « livre-regard » par Pierre Servent dans la préface.
Nous « croyons » savoir (par l’ami Victor lui-même J) qu'il ne s'agit que du début d'une série. Tant mieux ; le format est intéressant et la qualité est là, pour un prix abordable (20€).
Mais nous ne dévoilerons pas la prochaine arme abordée…
Disponible ici.
« Légionnaire » a été abordé ici et « La Légion dans la peau » là.
***
Hommage
A tous les démineurs morts pour la France, morts en service commandés,
aux blessés,
à leurs proches et camarades.
***
Depuis que je suis dans le métier, beaucoup de choses ont changé. A commencer par les moyens de détection et les appareils de plongée. Ce qui ne change pas, c’est l’action finale : il faut toujours un plongeur pour aller coller la charge contre la mine…
Martial, 50 ans, Brest
19:46 Publié dans Marins, Mili-Photo, Sapeurs | Lien permanent | Commentaires (0)