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28/03/2014

Mili-reportage : Salon du Livre 2014, soirée des éditions Nimrod and Co.

Photos © Natachenka/Une Plume pour L’Epée. Droits réservés.

 

 

Ces derniers jours ont particulièrement contribué à assouvir notre instinct de « groupies » : Salon du Livre ; soirée festive des éditions Nimrod (oui, le Chasseur a un peu abusé du bar) (sous l’œil désapprobateur de Moscou Natachenka) (qui, étrangement, s’est bien tenue) ; retrouvailles avec notre cher COL Hogard ; rencontre avec notre tout aussi cher padre Kalka… 

Alors, reportage photo avec quelques petits clins d’œil aux soldats-auteurs (vous pouvez vous amuser à en deviner le contexte…)

 

Salon du Livre 2014 – Porte de Versailles

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Présence en force des armées de Terre, Air et Mer avec un vaste stand et pléiade d’auteurs. On peut saluer la volonté du Ministère de la Défense, au travers du SIRPA, de montrer tous les talents des militaires, dans l’action certes, mais aussi dans la littérature romanesque, le récit autobiographique, l’histoire, la stratégie, la photo, la peinture ou la BD ! 

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Avec deux grands copains, les Chefs Yohann Douady, 2e RIMa et Jocelyn Truchet, 13e BCA.

Nous avions abordé le *remarquable* « D’une guerre à l’autre » (Ed. Nimrod) de Yohann ici 

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Quant à « Blessé de guerre », récit de marche de Jocelyn en Afgha, se poursuivant par sa reconstruction physique et psychologique  après ses blessures et son amputation, la chronique est en gestation. Mais en attendant sa mise en ligne, nous recommandons ce récit autoédité. Vous pouvez vous le procurer ici  et rejoindre sa page FaceBook . 

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Avec le bien connu Commando Marine Marius, qui présentait « Parcours Commando » (Ed. Nimrod). Un témoignage très touchant, l’histoire d’une rédemption. Chronique là-aussi en gestation. 

Livre disponible chez l’éditeur ici. Page FaceBook .

Le Chasseur aime beaucoup la photo derrière lui…

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Avec le Commando Marine Arthur Hopfner, auteur de « Toujours y croire » (légèrement romancé pour d’évidentes raisons de confidentialité, Forces Spéciales obligent). Nous en avons parlé ici

Arthur a été très touché par les nombreuses visites de fans, ayant fait pour certains plusieurs centaines de km et même apporté des cadeaux.

Livre disponible chez Edilivre ici et page FaceBook du livre .

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Arthur et Marius, les Commandos Marine en force au salon, surveillés par la jolie Chasseur.

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Avec un autre bon copain : le LCL Marc « Claudia » Scheffler, EC 2/3, 3/3, désormais EPAA. L’occasion aussi de rencontrer son grand ami « Spritz », pilote de T6 en Algérie, poursuivant sa carrière dans le civil, 20 000 heures de vol à la clé. On aimerait bien le voir raconter ses « aventures » sous la forme d’un récit aussi bon que celui de Marco,  « La guerre vue du ciel » (Ed. Nimrod) dont nous avons parlé ici.

Le livre peut être commandé chez Nimrod ici. Page FaceBook de Marco ici.

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Tout ce qu’on aime : CNE Nicolas Barthe, CCH Julien Panouillé, CNE Charline Redin, LCL Bernard Gaillot, ADJ Sylvain Favière, ADC Jean-Claude Saulnier, CCH Emmanuel Gargoullaud, COL Nicolas Le Nen, COL Renaud Sénétaire… 

Pour retrouver les chroniques sur tout ce beau monde, tapez le nom dans « recherche » situé dans la colonne de gauche.

Saluons aussi les personnes croisées sur le stand, Delphine Legrand, organisatrice de l’incontournable Festival International du Livre Militaire, notre confrère de Mars Attaque avec lequel nous avons joué les figurants lors de l’interview de Jocelyn Truchet par une équipe de France 3, François des éditions Nimrod « un peu » fatigué (voir plus loin…).

Petit regret, nous avons raté quelques auteurs et photographes : Alexandre Paringaux pour ses deux livres « Dans le repaire du Mirage 2000D – Nancy-Ochey » et « La Patrouille de France – 60 ans à ciel ouvert » ; Gilles Bordes-Pagès pour « Aviateur de l’extrême », le COL Michel Goya pour « Sous le feu : La mort comme hypothèse de travail ». Ce sera pour une prochaine fois.

Enfin, que tous les autres auteurs nous excusent de ne pas les citer. Nous sommes certains qu’ils proposaient des livres d’histoire ou de stratégie tout à fait passionnants. Hélas, nous ne pouvons traiter tous les sujets…

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Nos hôtes : une charmante Lieutenant et le CDE Hervé Tillette de Clermont-Tonnerre, chef de la cellule promotion évènement du SIRPA-Terre qui va passer le relais, se lançant dans un projet professionnel dans le civil. Nous lui souhaitons bon vent.

***

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Soirée des éditions Nimrod

Vous avez remarqué l’air « fatigué » du Chasseur sur les photos du salon (contrairement à la Russe-blanc resté très pimpante (*)). C’est normal, car la soirée Nimrod avait eu lieu la veille…

(*) Maîtrise de vodka oblige. 

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Au centre, François des éditions Nimrod, maître de cérémonie, entouré de quelques-uns de ses poulains : le photographe Jean-Baptiste Degez, qui accueillait la soirée dans son beau studio, Jean-Marc Tanguy dit Le Mammouth, Marius et Marc Scheffler.

On doit à Jean-Louis Degez et son complice Henri Weill « Légionnaires – Portraits », sans le moindre doute le plus beau livre-photo sur la Légion. Un must. Voir ici.

Jean-Marc Tanguy est le bien connu journaliste, animateur du blog le Mammouth, auteur de nombreux livres dont le dernier en date : « Les Scorpions de Spin Boldak », 20 ans de missions du Commando Parachutiste de l’Air n°10. 

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Avec Yohann Douady et Marc Scheffler. 

Russe-blanc, Marsouin, Chasseur et Chasseur-bombardier. Belle « Task Force » non ?

« Mais non Yoyo, nous ne parlerons pas de tes marques de maillot sur le blog. Tu peux nous faire confiance…»

« Argh ! Effectivement Marco, pas sûr que je gagne le concours du patch du 1.2 du fait de ma sympathie revendiquée pour les Muds… »

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La Légion avait envoyé une belle délégation !

Nous sommes touchés par l’invitation de Fabrice à Camerone 2014 au Fort de Nogent. Ce sera un honneur pour le Chasseur et la Russe-blanc de partager ce beau moment avec les képis blancs. Venez vous aussi !

Copie de Camerone 2014 Fort de Nogent (1).jpg

 ***

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François de Nimrod, Marius, le Chasseur et Nadège.

« François, si cela avait été vraiment du jus d’orange, tu n’aurais pas fini la soirée à 8h du mat’ en chantant Piaf avec les Légionnaires… » 

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L’acteur Raphaël Personnaz, le tireur d’élite de « Forces Spéciales » de Stéphane Rybojad (2011), avec son pote Marius, qui jouait son propre rôle dans le film.

Bande annonce de "Forces Spéciales".

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Chez Nimrod, un beau livre sur le film, mais aussi sur les différentes entités des FS. Superbe. Disponible ici.

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 « Mr Nimrod, de notre point de vue de Chasseur et Russe-blanc, le bon rythme serait une soirée par mois »

Merci encore François !

***

Mais ce n’est pas fini…

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Retrouvailles avec le Colonel Jacques Hogard, auteur de « Les larmes de l’honneur », autour d’un délicieux repas (pour les Parisiens : Chez Gabrielle, rue de l’Etoile – pub gratuite). Tant de choses à se dire… Comme toujours, le temps passe trop vite en compagnie de Jacques. Grand Monsieur.

Chronique ici

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Et pour conclure en beauté, un verre avec le padre Richard Kalka, auteur de « Dieu désarmé » (éd. LBM), dont nous avons parlé ici. Ce récit est un petit chef d’œuvre de drôlerie, de modestie, d’émotion et de grâce, passionnant sur le fond et remarquable par le style. Quant au padre, hé bien c’est simple : il est à l’image de son livre. 

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Photo © Sébastien Beltrand/COS

Voilà. Que du bonheur pour le Chasseur et la Russe-blanc. Quant à vous, chers lecteurs, et nous pensons en premier lieu à ceux qui sont arrivés par hasard sur ce blog, ceux qui n’ont aucun lien avec la fraternité militaire : allez à la rencontre des soldats, lisez ceux qui ont écrit. Croyez-nous, vous serez conquis. Pour paraphraser notre ami québécois le LCL Steve Jourdain dans « Mon Afghanistan » : ils sont ce que ce pays a de plus noble. Ils sont ce que ce pays a de mieux.

 

 

 

 

 

 

 

19/03/2014

« Une vie dans l’ombre », COL Thierry Jouan, 1er RCP, DGSE. Ed. du Rocher

Extraits et photos publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur. Tous droits réservés.

 

 

Ceux qui me lisent savent ma conviction que le monde temporel repose sur quelques idées très simples, si simples qu'elles doivent être aussi vieilles que lui : la croyance que le bien vaut mieux que le mal, que la loyauté l'emporte sur le mensonge et le courage sur la lâcheté. Enfin, que la fidélité incarne la suprême vertu ici-bas. Pour le reste, la joie et la douleur en ce monde se pénètrent mutuellement, mêlant leurs formes et leurs murmures dans le crépuscule de la vie aussi mystérieuse qu'un océan assombri.

Joseph Conrad

 

 

Vous connaissez tous le mythe d’Icare. Lire  « Une vie dans l’ombre » du Colonel (er) Thierry Jouan, Saint-Cyrien, 1er RCP, agent de la DGSE, aide de camp du prince Albert de Monaco vous en proposera la version moderne, d’un militaire qui s’est trop approché du soleil…

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Certes,  « Une vie dans l’ombre » est un récit autobiographique d’espion comme son titre l’indique, mais pour d’évidentes raisons de secret défense, le Colonel Jouan reste discret sur son action, tant comme agent de la DGSE qu’aide de camp du prince Albert. On le comprend. Ne vous attendez donc pas à des crimes d’état ou des scoops sur les « people » de la Riviera. C’est dans un tout autre registre que l’auteur se place, celui de l’intime, de son rapport à la vie, de ses excès, de ses désillusions, de sa reconstruction.

Ambitieux (au bon sens du terme), un rien idéaliste, Thierry Jouan mène sa vie comme un combat et tout lui sourit : beau gosse, petit banlieusard portant fièrement sabre et casoar à Saint-Cyr, officier béret rouge au 1er RCP, repéré par la DGSE pour intégrer le 11e Choc… Icare prend son envol. Mais vous connaissez l’histoire. Confronté à plusieurs expériences traumatisantes lors de missions pour le compte du Service Action (kidnapping en Extrême-Orient, Rwanda…), un avancement chaotique dans la hiérarchie de la DGSE, de probables maladresses… le doute s’installe et avec lui son cortège de « petits travers » : le whisky est consommé avec moins de modération, l’épouse et les enfants sont négligés…

Reste que le soleil est toujours aussi attractif pour Icare, sous la forme d’un poste prestigieux à Monaco…

Morceaux choisis :  

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Thierry Jouan à l’ESM

Pas d’officier ni de chef d’entreprise, encore moins de prêtre dans notre famille. Je n’étais pas prédisposé à une carrière dans les hautes sphères mais je voulais réussir à « être » quelqu’un dans ma vie, réussir une carrière en partant de zéro.

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Au 1er RCP

Fin 1983, je suis lieutenant de l’armée française, chef de section à la compagnie d’instruction du 1er Régiment de Chasseurs-Parachutistes, ce magnifique régiment d’appelés du contingent (…) Je profite enfin de ma vie, de ce que je suis devenu à la force du poignet. J’ai acquis une petite notoriété professionnelle, une petite autonomie financière, avec ma rage et ma volonté de réussir.

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CPES [Centre Parachutiste d'Entraînement Spécialisé] : premier saut dans le vide

Il me dit qu’il est l’officier en charge du recrutement des futurs agents du Service Action de la DGSE et que mon profil l’intéresse. Il me donne son nom mais je ne le retiens pas, préférant retenir les mots « 11e Choc », « Service Action », « DGSE », « Agent »…

« Alors, cela vous intéresse ? »

Et la réponse est oui. Thierry Jouan rejoint Cercottes où il restera 12 ans, entre un rôle d’instructeur au CPES et des missions extérieures pour le compte du Service Action, dont certaines tourneront au cauchemar.

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Thierry Jouan à gauche, en mission de formation d’un groupe dit « révolutionnaire » en Afrique de l’ouest

Méthodiquement, à la lueur de nos lampes frontales, nous nous déshabillons, nous nous lavons avec l’eau que nous avons stockée au camp de base, nous nous changeons et nous nous restaurons. Ce n’est qu’ensuite que nous décidons de parler et d’aborder les sujets marquants de ces dernières heures. Que s’est-il passé ? Avons-nous commis une erreur d’instruction ou de commandement ? De quoi devons-nous rendre compte à nos supérieurs ? Il est deux heures du matin mais nous ne pouvons pas nous résigner à aller dormir, tant que nous ne trouvons pas de réponses à toutes nos questions. Et bien sûr Grégory, qui s’était bien gardé d’aborder la question de l’enfant, me regarde droit dans les yeux et me la pose. Après quelques secondes de réflexion je lui réponds avec franchise et honnêteté : « J’ai fait ce que tu ne pouvais pas faire. »

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Miliciens Interahamwe Hutu, à Kigali en avril 1994

En 1994, sous couverture d’un organisme humanitaire, Thierry Jouan est envoyé à Kigali, au Rwanda, en plein génocide. 

Je lui montre le chargement de mon camion, des médicaments et rien que des médicaments. Il a l’air rassuré mais en redescendant de la cabine arrière, je le vois se crisper sur sa machette. J’ai le réflexe de lui dire qu’il ne doit pas faire de bêtise car, peut-être, cette nuit il sera blessé et il sera bien content d’avoir des médicaments à ce moment-là pour le sauver. Il me regarde, me sourit bêtement, et me dit en caressant mon torse avec la lame de sa machette ensanglantée : « Moi blessé ? Jamais. Je mourrai au combat mais je ne serai pas blessé. De toute façon, dans moins d’une semaine, on est tous morts ».

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Photo © Abdelhak Senna/AFP

Une odeur pestilentielle flotte dans toute la ville. Elle vous suit où que vous alliez. Elle est plus ou moins forte en fonction des quartiers, en fonction des zones où les premiers massacres ont dû se perpétrer. En y regardant de plus prêt et en roulant doucement, on distingue nettement, dans pratiquement tous les jardins de toutes les maisons, des corps recouverts d’un nuage noir. (…) La particularité du nuage est qu’il est bruyant et surtout très mobile rendant complètement flou la vision de ce cadavre. Des mouches.

Je m’enivre copieusement avec des grandes rasades de whisky, puis je m’enfile dans les narines, non pas de la cocaïne, mais des cotons tiges que j’ai soigneusement imbibés d’after-shave pour que cette satanée odeur me laisse dormir.

Il faut que je me réveille, c’est un film d’horreur.

Quelque chose est brisé. Nous ne sommes plus les mêmes. Je suis ailleurs, dans un autre monde. Mon cerveau a été court-circuité par je ne sais quoi. Je suis sur une autre planète.

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L’épuisement se fait très rapidement sentir lorsque vous ne dormez que trois petites heures par nuit. Alors, je me shoote au café, à la vitamine C et au Guronsan pour tenir le coup (…)  [Mais] combien de fois me suis-je endormi dans le métro ou dans le bus ? Combien de fois me suis-je assoupi en mangeant mon steak tartare dans une brasserie parisienne, seul, en m’éloignant le plus possible du monde extérieur ?

Je bosse comme un fou ce concours [pour intégrer l’Ecole de Guerre]. Mais malheureusement, mes nuits commencent à être agitées par des cauchemars. J’ai du mal à dormir. J’ai du mal à me concentrer sur mes cours par correspondance avec un verre ou deux d’alcool, en même temps que j’essaie de résoudre un problème d’espace vectoriel ou de transport d’onde magnétique à l’intérieur d’une gaine métallisée. Les effets de l’alcool se font sentir. J’en ressens le besoin.

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[Mon ami X] est affecté en tant qu’aide de camp de SAS le prince héréditaire Albert et détaché de l’armée française. Détaché de l’armée française ? Je n’avais même pas connaissance qu’un tel poste puisse exister ! (…) Il me demande si je suis intéressé par cette fonction, à exercer avec lui, en binôme. Ma réponse est évidemment affirmative. Je suis en fin de potentiel avec le service Action, je suis épuisé de toutes ces missions, je ne suis absolument pas sûr de commander le CPES de Cercottes et encore moins de réussir l’Ecole de supérieure de guerre qui m’assurerait le grade de colonel et un commandement.

Persévérer à Cercottes dans l’ombre et le secret qui lui pèse de plus en plus ? Rejoindre le radieux soleil monégasque ? Ce sera la principauté, pour le meilleur… ou pas. En effet, après 6 ans au service de la famille princière, le grand plongeon :

« Ecoutez, je suis désolé, mais j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer (silence). Vous partez, vous quittez le palais princier. Je suis désolé ».

Tout faux. J’ai tout raté. Je suis tombé bas, très bas (…) Comme Icare, je suis monté haut, trop haut et je me suis brûlé les ailes. Je suis en train de tomber, je vacille, je me fracasse par terre.

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Thierry Jouan et le COL Sassi à Cercottes.

« Une vie dans l’ombre » pourrait se terminer sur cette note amère. Heureusement, il n’en est rien. Le Colonel Jouan ne se laisse pas couler, l’abandon n’est pas dans ses gènes : il s’envole pour l’Afrique où il va occuper pendant quelque temps un poste de logisticien. L’occasion de se « pauser », de commencer à écrire pour évacuer le « trop plein », de renoncer définitivement à l’alcool.

Expérience salvatrice. Comme une résurrection : il retrouve sa femme et ses enfants, dont on peut comprendre qu’ils ont enduré des moments très difficiles, tire un trait sur le passé sans le renier et trouve dans la foi un nouvel élan. Ainsi le phenix renaît des cendres d’Icare, éclairé par une étincelle de sagesse qui pourrait faire dire désormais à Thierry : mieux vaut réussir sa vie que réussir dans la vie.

 ***

Jouan 1.JPGNé dans un milieu modeste, fils de sous-officier, Thierry Jouan est élevé dans les HLM de la banlieue parisienne. Il est très tôt attiré par l’armée. Considérant sa carrière plus ou moins consciemment comme un ascenseur social, il sera officier ou rien. En 1977, il intègre le collège militaire d’Aix-en-Provence puis Saint-Cyr en 1979 (promotion Lieutenant-Général Marquis de Montcalm). Alors Lieutenant  au 1er RCP, il est repéré par la DGSE qu’il intègre en 1987. Il y passe 12 ans sous le pseudonyme de « Célestin », entre un rôle d’instructeur au CPES et des missions pour le compte du Service Action. Il est notamment présent à Kigali au Rwanda en 1994, sous couverture d’action humanitaire, lors des évènements dramatiques opposant Hutu et Tutsi. En 1999, il est détaché de l’armée comme aide de camps du prince Albert de Monaco. Après 6 ans dans la principauté, il est brutalement remercié. Suit une courte période d’errance psychologique et professionnelle, qui trouvera une issue heureuse. Il est désormais chargé de mission auprès de l’Association des Consuls Honoraires de Monaco.

Thierry Jouan est marié à Jacqueline et fier papa de Marie-Aude et Arnaud.

Il est chevalier de la Légion d’Honneur, décoré notamment de l’Ordre National du Mérite et de la Croix de la Valeur Militaire.

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Prix : 18,90€ - ISBN 978-2268074337 – Format 19,3x16,5 – 319 pages

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Aux Editions du Rocher

Livre disponible ici

 

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Rencontre avec le Colonel Jouan et sa femme Jacqueline au Festival International du Livre Militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan 2013. Photo © Natachenka

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J’ai vécu des choses plus ou moins plaisantes, plus ou moins horribles. J’ai certainement fait des erreurs. Un psychologue vous dira qu’il faut toujours prendre le temps de les analyser, afin de rebondir et d’aller plus en avant. Certes. Mais ce qu’oublient trop souvent nos amis psychologues c’est que, peut-être, nous n’avons plus réellement envie de rebondir et plus envie d’aller plus en avant. Ce n’est pas de la résignation mais plutôt de l’abnégation. J’ai désormais simplement envie de jouir du présent, de vivre avec mon temps, avec mes enfants. Essayer de rattraper psychologiquement le retard. C’est tout.

Colonel (er) Thierry Jouan

 

 

 

 

 

 

 

 

10/03/2014

« De l’Algérie à l’Afghanistan – Après Tazalt, avons-nous pacifié Tagab ? », LCL Bernard Gaillot, 13e BCA. Ed. Nuvis

Extraits publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur. Illustrations : montage de photos d’Algérie (© leurs auteurs) et d’Afghanistan, ces dernières issues de la collection de l’auteur. Tous droits réservés.

 

 

« Pacifier et occuper fortement le territoire par la méthode de la tâche d’huile. Combiner l’action politique et militaire pour prendre possession du pays. Entrer sans délai en contact intime avec les populations. Connaître leur tendance, leur état d’esprit et satisfaire leur besoin pour les attacher, par la persuasion, aux institutions nouvelles »

Le Général Gallieni à ses troupes à Madagascar, 1896-1905

 

 

Le « Bledard » de 1959 et « l’Afghaner » de 2009 ont-ils eu le sentiment d’écrire l’histoire ? On peut en douter : bien « d’autres chats à fouetter » alors qu’ils étaient au contact sur le terrain. Ou alors, peut-être une impression fugace dans le bateau, en voyant s’éloigner Alger la blanche ? Dans l’hélicoptère en jetant un dernier regard vers Tagab ?

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Et pourtant, l’histoire sans guerriers gaulois, cavaliers francs, preux chevaliers, grognards, poilus, résistants,  est un non-sens, n’est-ce-pas ? 

Vous nous savez très attachés aux récits autobiographiques et autres journaux de marche. Mais en hommage à ces hommes qui ont fait, font et feront l’histoire, ouvrons aujourd’hui nos colonnes à un livre original mais particulièrement pertinent qui mêle histoire justement, stratégie et action : « De l’Algérie à l’Afghanistan – Après Tazalt, avons-nous pacifié Tagab ? », du LCL Bernard Gaillot. Un parallèle entre deux guerres qui a le mérite de nous faire « prendre de la hauteur » en abordant des thèmes dont nous avons beaucoup entendu parler : « pacification », « conquête des cœurs et des esprits »... Mais attention, si le LCL Gaillot est bel et bien un historien diplômé, c’est avant tout un soldat, homme de terrain, officier renseignement au sein du GTIA « Black Rock » de novembre 2009 à juin 2010, alors qu’il était Chef de Bataillon au 13e BCA. 

Résumer un tel livre est illusoire, puisqu’il aborde en profondeur de nombreux aspects des deux guerres. Nous nous contenterons donc de quelques extraits, pouvant s’apparenter à des conclusions thématiques.

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Les « Afghaners » sur les traces des « Bledards »

La population française n’a pas bien compris quels étaient les intérêts pour le pays de s’engager dans cette campagne afghane. Contrairement à l’Algérie, la France n’avait pas de lien historique fort avec l’Afghanistan (…) pays très éloigné de la France, avec lequel les échanges économiques demeuraient faibles, dont la population ne parlait pas français et demeurait fortement marquée religieusement et culturellement par l’Islam. De même il n’existait pas dans ce pays de diaspora française (un million d’Occidentaux vivaient en Algérie au début de la guerre) qui aurait eu intérêt à ce que le pays se stabilise. Enfin la menace représentée par les Talibans ne semblait pas aussi directe pour les Français que celle que représentait le FLN en Algérie.

 

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IED en Algérie et Afghanistan (photo de gauche R. Crespel © La Voix du Nord)

Tout un chacun en âge de servir sous les drapeaux peut être envoyé pacifier l’Algérie. La population française en sera d’autant plus touchée que le nombre des soldats projetés augmentera de manière exponentielle [atteignant] 450 000 fin 1957 alors que le service militaire passait à 27 mois […] Le 18 mai 1956 à Palestro, des combattants de l’ALN [Armée de Libération Nationale algérienne] ont massacré 19 appelés tombés dans une embuscade. Les images du massacre furent largement diffusées et provoquèrent un véritable choc parmi cette population métropolitaine qui prenait conscience de l’horreur de cette guerre, mais aussi du fait que leurs proches pouvaient mourir de la sorte. [En Afghanistan] le pourcentage de soldats projetés par rapport à la population française totale (4000 pour 65 millions) est resté assez faible. Qui plus est, l’armée est maintenant professionnalisée et beaucoup [trop, ndlr] de Français considèrent que « ça fait partie des risques du métier que d’être blessé ou tué à la guerre… ». Le 18 août 2008, dans la vallée d'Uzbeen, des Talibans ont massacré 10 engagés tombés dans une embuscade. Les Français prennent alors conscience que si leur pays ne fait pas la guerre contre les Afghans, leurs soldats sont amenés à remplir des missions de guerre complexes et dangereuses.

 

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A gauche photo © M. Flament - A droite : l’auteur avant un vol Nijrab-Tagab

En dehors de quelques manifestations de sympathie lors des événements tragiques qui ont contribué à faire prendre conscience à tous que les soldats français étaient particulièrement exposés en Afghanistan, l’armée française n’a pas senti d’engouement ou même de soutien particulier pendant cette campagne de pacification. Contrairement au « Bledard » soutenu par la majorité des Français parce qu’il œuvrait directement pour la sécurité et les intérêts du pays, « l'Afghaner » menait sa mission en Afghanistan dans la quasi indifférence que quelques manifestations ponctuelles de sympathie venaient rompre.

 

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Artillerie 1959 vs 2009

L’armée en Algérie avait des raisons toutes particulières de s’engager avec détermination dans le conflit. Venger l’affront des défaites récentes [Campagne de 40 et Indochine], retrouver son honneur après avoir le sentiment de l’avoir perdu en abandonnant les Indochinois, prouver à la population française qu’elle était capable de mener à bien les missions confiées par la nation. En Afghanistan l’armée n’était pas mue par de tels ressentiments, elle avait pour objectif beaucoup plus commun pour l'institution militaire de remplir avec professionnalisme et courage les missions complexes et dangereuses qui lui étaient confiées.

 

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En Algérie, la France combattait seule, avait déployé des moyens considérables pour parvenir à ses fins (…). En Afghanistan,  [elle agissait] au sein d’une coalition otanienne largement dominée par les Américains  qui imposaient outre leur effectif bien supérieur à celui  de la somme toutes les nations formant la coalition, leur commandement mais aussi leur langue et leurs choix stratégiques.  L’armée française n’a donc que rarement pu opter pour ses propres choix stratégiques alors qu’elle aurait pu s’appuyer sur sa grande expérience acquise lors des campagnes de pacification qui jalonnent son histoire. C'est après sept ans d'engagement en Afghanistan  que les Américains se sont reportés aux enseignements tirés de la guerre d'Algérie par des officiers français tels que Galula ou Trinquier  pour changer de stratégie et s'engager progressivement vers une approche plus centrée sur les populations.

 

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A droite : inspection du GTIA à Tagab par le CEMA de l’époque, le général Georgelin (préface du livre)

En octroyant les pleins pouvoirs politiques au Général Massu pendant la campagne d’Alger, le gouvernement donnait un signal fort de sa volonté de totalement impliquer l’armée dans l’œuvre de pacification algérienne (…). Il n’en a pas été de même en Afghanistan où l’armée avait un rôle politique plus  limité : soutenir les institutions politiques locales.

 

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A gauche : SAS en Algérie ; à droite : distribution de stylos par les SEO en Afghanistan

En Algérie, les soldats ne se sont pas limités à combattre les fellaghas (…) Le pouvoir politique leur a demandé de s’impliquer beaucoup plus humainement afin de parvenir à reconquérir les esprits et surtout les cœurs des Algériens en remplissant des tâches multiples qui étaient bien éloignées de leur mission première : combattre (…) En Afghanistan aussi, la mission du GTIA et donc par extension du soldat français comportait un volet humain important qui devait participer à convaincre la population locale de choisir la paix proposée par leur gouvernement  en menant principalement des opérations d'influence (contact avec la population, reconstruction du pays) (…) Ainsi, imitant  les « Bledards algériens », les soldats en Afghanistan se transformèrent à leur manière en bâtisseurs, agriculteurs, conseillers pour la reconstruction, réconciliateurs, médecins pour la population, instructeurs de l’armée ou des policiers afghans et diffuseur des messages de la coalition.

 

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A gauche : Bledards, photo Y-G Berges, © ECPAD. A droite : Chasseurs au contact 

En Afghanistan comme en Algérie, les soldats français ont mené des opérations militaires de petite, moyenne ou de grande envergure, visant à prendre l’initiative sur les insurgés dans des zones difficiles d’accès et à les faire renoncer de commettre leurs exactions contre la population ou contre les soldats français. Ces démonstrations de force étaient régulièrement couronnées de succès et outre la déstabilisation des insurgés, elles provoquaient aussi un changement d’attitude de la population, sensible à la victoire du plus fort.

 

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Contrôle des populations. Photo de gauche © IMA 

La population locale constitue le centre de gravité de toute campagne de pacification. Ainsi, que ce soit en Algérie ou en Afghanistan, la mission première des pacificateurs était de conquérir la confiance de la population autochtone pour la faire adhérer à l’Algérie française ou au gouvernement  légal de l'Afghanistan et à ses représentants dans les vallées. Si en Algérie, les soldats français, de par leur investissement et les liens historiques qui rapprochaient les Algériens à leur pays la France (l'Algérie représentait trois départements français), ont parfaitement réussi à isoler les fellaghas en ramenant une très grande majorité de la population dans le giron français, en Afghanistan, cette tâche était beaucoup moins aisée (…) La population de la Kapisa ou de la Surobi n’avait aucun a priori favorable pour les Français qui étaient présentés par les insurgés comme des infidèles puisque chrétiens et comme des occupants puisque, après les Perses, les Anglais ou les Russes, ils occupaient le pays et imposaient leur vision des choses.

 

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A gauche : Saïdaen 1959, © Claude Sabourin ; à droite : l’EM de Black Rock lors d’un rare moment de détente, après la passation des consignes au 21° RIMA  – 1er à partir de la gauche : l’auteur.

La guerre d’Algérie a profondément marqué dans la durée l’Armée française qui en est ressortie certes aguerrie et modernisée mais aussi profondément meurtrie et divisée. La campagne en Afghanistan a contribué à faire progresser une armée qui a pu expérimenter et faire progresser ses matériels les plus modernes, a pu redécouvrir les valeurs du combat interarmes voire interarmées ou interalliés, a pu prouver que ses chefs et ses soldats restaient réactifs et valeureux au combat, comme l’ont été leurs grands anciens.

 

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6e BCA en Kabylie © ECPAD. CNE Thomas et le SGTIA Raven à Tagab en Kapisa 

 

Algérie, épilogue complexe

Le 19 mars 1962, les accords d’Evian octroient l’indépendance à l’Algérie.

Il faut penser à l’amertume des soldats qui, obéissant à des gouvernements successifs, ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Cadres d’active et militaires du contingent se sont donnés entièrement dans ces missions de guerre et de pacification (…) Pour ma part, comme je l’avais dit en rentrant d’Extrême-Orient pour qualifier ce que je venais de vivre en Indochine, une fois de plus sur le bateau qui me ramenait vers la France avec le 15e BCA et voyant disparaître peu à peu la cité blanche d’Alger, à nos officiers aux yeux embués de larmes, j’ai dit : « Quel gâchis. ».

Le COL Desroche aux  membres de l’Association des Anciens Combattants d’AFN, Chambéry, 11.3.2009

 

Évoquer l’œuvre de pacification entreprise en Kabylie représente une tâche douloureuse (…) Mais tous ceux que je rencontre encore aujourd’hui ont gardé un sentiment d’enthousiasme et de fierté qui n’a pas été altéré par le cours de l’histoire (…) Nous nous rappelons en effet que cette œuvre de pacification réussie avait été rendue possible grâce à l’adhésion totale des cadres et des hommes, engagés et appelés, chacun ayant eu à cœur d’apporter sa pierre à l’édifice.

GAL Vouillemin, commandant d’unité de la 2e Cie du 7e BCA, 1958-1961

 

« Monsieur le président, j’ai choisi une direction tout à fait différente de celle du général Salan. J’ai choisi la discipline, j’ai également choisi de partager avec mes concitoyens et la nation française, la honte de l’abandon. Celui et ceux qui n’ont pu supporter cette honte se sont révoltés contre elle. L’Histoire dira peut-être que leur crime fut moins grand que le nôtre ».

Général de Pouilly déposant au procès du Général Salan.

 

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Chasseurs en Algérie et Afghanistan : contact établi avec la jeunesse

 

Afghanistan, épilogue ?

Les soldats en Afghanistan ont rempli la mission qui leur était confiée et ont grandement participé à ce que la France reparte la tête haute de cette campagne de pacification complexe et dangereuse. Ils ont été les acteurs de la mission réussie d’une armée française, qui est parvenue en Kapisa et en Surobi, non pas à neutraliser tous les insurgés, ce qui n’était pas leur mission, mais à les cloisonner, à redonner une part de liberté à la population et à permettre aux institutions locales, et en particulier à l’armée et à la police afghanes, de gagner en efficacité et en autonomie. Le dernier mot reviendra néanmoins à la population locale, qui choisira plus librement qu'elle pouvait le faire avant le début du conflit le parti du pacificateur ou celui de ceux qui s'y opposaient. A terme, la solution en Afghanistan demeurera afghane.

LCL Bernard Gaillot

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photo Bernard Gaillot.jpgIssu de l’EMIA (promotion Schaffar 95-97), le LCL Bernard Gaillot a passé l’essentiel de sa carrière dans les troupes alpines. En 2006-2009, il commande une Cie de l’ESM de Saint-Cyr (promotion Segrétain 2006-2009). Réintégrant le 13e BCA en 2009, il est déployé en Afghanistan, comme officier renseignement au sein du GTIA « Black Rock » de novembre 2009 à juin 2010. Parallèlement, le LCL Gaillot se passionne pour la guerre d’Algérie et en devient l’un des spécialistes, en faisant le sujet de son mémoire de DEA, qu’il soutient à la Sorbonne en 1997. 

Le LCL Gaillot est désormais rattaché à l’état-major de l’OTAN à Mons.  Il intervient ponctuellement dans le cadre de conférences sur son livre, en ouvrant sur les enseignements qu'il tire de cette comparaison originale entre les deux conflits, mais aussi sur les leçons apprises en Afghanistan sur le commandement des hommes en situation extrême, qu'il compare au management en situation de crise dans les entreprises.

Il s’appuie aussi sur son expérience de chef au combat et d'instructeur à Saint-Cyr pour prodiguer des formations au management à des équipes dirigeantes d'entreprise ou à des étudiants de grandes écoles, dans le cadre du nouveau partenariat entre le fond de dotation Saint-Cyr Formation Continue (SCYFCO) et le Ministère de la Défense. 

Bernard est marié et fier papa de 6 enfants.

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L’auteur (à droite) intervenant dans un stage SCYFCO : une armée qui s'ouvre  en partageant son expérience du management en situation de crise aux dirigeants d’entreprise.

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Le Groupement Tactique Interarmes « Black Rock », déployé en 2009-2010 en Kapisa, commandé par le Colonel  Vincent Pons, chef de corps du 13e BCA, était composé principalement de 550 Chasseurs alpins du 13, 60 artilleurs de montagne du 93e RAM, 70 cavaliers de cimes du 4e RCh, 70 sapeurs Légionnaires du 2e REG ainsi que 150 Gendarmes de Saint-Quentin. 

« Sans peur et sans reproche »

Devise du 13e BCA et du GTIA Black Rock

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Prix : 25,65 € (éditeur) - ISBN 978-2-36367-055 –Format 23,8 x 15,4 - 236 pages

 

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Aux éditions Nuvis - Livre disponible ici

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Hommage

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Monument aux morts du 13e BCA, inauguré en 2013

Au Major Franck Bouzet, 13e BCA, mort pour la France en Afghanistan,

A l’Adjudant-Chef Laurent Pican, 13e BCA, mort pour la France en Afghanistan,

Au Caporal Enguerrand Libaert, 13e BCA, GTIA Black Rock, mort pour la France en Afghanistan, 

Le MAJ Bouzet et l’ADC Pican étaient respectivement l’adjoint et le radio du LCL Gaillot à la section URH 13e BCA entre 1999 et 2002.

A tous les Bledards morts pour la France,

A tous les Afghaners morts pour la France,

Aux blessés.

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« Il offre sa poitrine à son destin glorieux,

Il présente au soleil son haut front lumineux,

Et le vent en rafale a balayé ses yeux,

Les tirs ont ricoché sur son cœur généreux.

Un soldat est tombé, illuminant les cieux,

Et offrant à l’air pur son sourire radieux,

Recouvrant son regard d’un voile ténébreux,

Il est mort au combat mais il était heureux. »

Poème de Mme Sylviane Pons, épouse du chef de corps du 13e BCA, en hommage à Enguerrand Libaert

 

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Le LCL Bernard Gaillot et le COL Vincent Pons arborant le drapeau savoyard au-dessus de Tagab

En 1959, les "Bledards" avaient vaincu militairement l’ALN et vaincu politiquement le FLN. On peut donc se poser légitimement les questions suivantes : comment cette double victoire tactique de l’armée n’a-t-elle pu être transformée en victoire stratégique et diplomatique ? Comment une armée victorieuse peut-elle réagir si elle est dépossédée de sa victoire par le pouvoir politique qui analyse différemment la situation ?

LCL Bernard Gaillot

 

Les insurgés arrivent à gagner des guerres en perdant des batailles. Dans ces conditions, la défaite du vainqueur est possible.

Sylvain Tesson, « Haute Tension  - Des Chasseurs Alpins en Afghanistan »