31/01/2015
« Outremer », Charles Fréger, photographe. Ed. Villa Noailles & Archibooks
Extraits et photos publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur. Droits réservés. Merci de nous consulter si vous souhaitez les réutiliser.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Joachim du Bellay
Farfouillant sur le Net à la recherche d’illustrations pour nos textes, nous sommes tombés un beau jour sur ce cliché d’un Légionnaire tendant la traditionnelle ceinture bleue de son camarade, en plein désert. Ce fût une vraie baffe artistique, un sentiment difficile à exprimer, mais une certitude : ce cliché avait sa place au Panthéon des photos mili. Hélas, l’auteur n’était pas mentionné.
Alors, évidemment, nous avons mené notre enquête : quel photographe pouvait se cacher derrière ce cliché d’un esthétisme extrême ? Il a été facile a trouver : Charles Fréger. Mais là, heureuse surprise : nous n’avions pas qu’une photo « coup de maître » à nous mettre sous la dent, mais une œuvre d’ampleur, débutée il y a quinze ans : des centaines de photos, près de 25 livres, toute une série de portraits de groupes dont les membres sont indentifiables par le port d’un uniforme ou d’une tenue particulière, dont évidemment les militaires.
Mais trêve de blabla. Faites-vous votre propre idée. Plongez dans « Outremer ». Laissez vagabonder votre imagination. Reflux des vagues, vent dans les élingues, cris des mouettes, crissement du sable…
Base navale de Toulon, 2012-2013
Ils avaient pris la mer, des histoires de sirènes dans la tête.
Base navale de Nouméa, 2012
Parfois ils cherchaient par-dessus bord leurs silhouettes qui longeraient la coque du bateau fendant les eaux.
Base navale de Nouméa, 2012
Au loin, ils guettaient la terre.
Djibouti 13e DBLE, 2011
Ils l’avaient imaginée toute de sable immaculé et ce cieux innocents.
Base navale de Nouméa, 2012
Prodigue, elle leur tendrait des colliers de fleurs blanches.
Base navale de Nouméa, 2012
La destination, quand bien même elle leur était connue, ne pouvait se résumer au point sur la carte et ils le savaient.
Base navale de Nouméa, 2012
Arrivés à terre, ils continueraient à tanguer dans les eaux de l’inconnu.
Porte-avion Charles de Gaulle, 2012
Et ce mystère, ils ne cherchaient pas à l’élucider pour rien au monde, c’est là leur voyage.
***
Charles Fréger est né en 1975. Alors qu’il est étudiant aux Beaux-Arts à Rouen, un bateau de la Marine nationale fait escale et il s’essaie aux portraits de Marins. Un déclic se produit : « En une journée, tout a basculé. J'ai vu que c'était mon monde. Je travaillais déjà sur la sérialité. Dans l'uniforme, il y avait quelque chose de conceptuel, de froid, que j'aimais ». Dès lors, il ne photographie que des groupes dont les membres sont indentifiables par le port d’un uniforme ou d’une tenue particulière : militaires, sportifs, majorettes, chasseurs tribaux… Parcourant le monde depuis le début des années 2000, il dresse un inventaire intitulé « Portraits photographiques et uniformes », œuvre d’art majeure, unanimement reconnue dans le monde artistique.
« Fréger ne revendique pas de discours critique ou politique, il explore en artiste le portrait comme genre, en revisite constamment l’histoire et les méthodes à la façon d’un peintre officiel au service de lui-même, de tout-un-chacun et du monde entier. Si académisme il y a dans son protocole, c’est volontaire, comme pour interroger encore le portrait d’apparat, car il part toujours de là : un portrait où les modèles doivent être des sujets restitués dans leur identité mais aussi leur dignité. »
Didier Mouchel, Chef de projet photographie, Pôle Image Haute-Normandie
Site de Charles Fréger ici.
Page FaceBook officielle de Charles ici.
ISBN 978-2357332768 – Prix 30 € - Format 26,5 x 20 – 111 pages
Projet en résidence hors-les-murs, 2010-2013, dans le cadre du programme de résidences artistiques initié par la villa Noailles en 2004.
Coédité par l’association Villa Noailles et Archibooks
Site ici.
Se trouve facilement, par exemple en le commandant chez votre libraire préféré(e) ou sur le Net.
Parmi la vingtaine de livres publiés par Charles et que vous retrouverez ici, outre « Outremer », trois sont consacrés au monde mili :
« Légionnaires », publié en 2002, composé bien évidemment de portraits de képis blancs, « Merisotakoulu » en 2003 sur les marins finlandais et « Empire » en 2009, dédié aux gardes nationaux et royaux (31 régiments ; Royaume-Uni, Espagne, Italie, Monaco, Suède, Vatican, etc.). Inutile de vous dire que nous souhaitons aborder ces livres à leur tour, en attendant avec une impatience que nous ne dissimulerons pas les futurs projets de Charles.
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Hommage
Aux morts pour la France dans les Théâtres d’Opérations Extérieurs.
Aux morts pour la France dans les départements et territoires d’Outre-mer, notamment en Nouvelle-Calédonie dans les années 80 et en luttant contre l’orpaillage en Guyane.
A ceux morts en service commandé.
Aux blessés.
Djibouti 13e DBLE, 2011
« J'aime l'idée de photographier l'immuable »
Charles Fréger
11:55 Publié dans Légionnaires, Marins, Mili-Livre, Mili-Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
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