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21/02/2013

Hommage à Yves Debay

 Une pensée solidaire aux quatre enfants, leurs parents et ami, pris en otage au Cameroun par des barbares ; à tous les otages en Afrique. 

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Comment ne pas revenir sur la mort d’Yves Debay. Quel choc cela a été, pour moi comme pour tant d’autres. Nous ne nous étions jamais rencontrés, et pourtant, j’ai eu le sentiment de perdre un grand frère.

Rappelons, pour les non-initiés, qu’Yves, reporter de guerre, fondateur du magazine Assaut, a été tué le 17 janvier dernier par un sniper, à Alep en Syrie.

Quel personnage ! Oh certes, Yves ne faisait pas dans la dentelle ; on était avec lui "assez" loin du politiquement correct (la distance Terre-Galaxie d’Aldébaran,  vous voyez ?). Reste, qu’en accord ou pas sur certaines de ses positions, je me précipitais avec jubilation sur ses éditoriaux d’Assaut. « Qu’est-ce que le bougre va encore nous sortir ! :) ». Car au-delà du personnage haut en couleur, ronchon, gueulard, provocateur, disciple de Dionysos, transparaissait le cœur d’or, l’humour, le courage, l’humilité, la fraternité ; et, par-dessus tout, un amour (c'est le terme approprié) absolu pour nos soldats.

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Yves n’est plus, mais je le vois, over the rainbow : « Hé Jeanne ! Tu me parleras du sacre de Reims une autre fois ! On va rejoindre Bigeard et Cambronne à la popote du 2ème REP ; ils accueillent un p'tit gars Chef qui arrive du Mali. En plus il est d'origine Belge !  Et puis... ils ont de la bonne bière ! » (flap flap flap) (bruits d’ailes).

Mais rassurez-vous, il prend aussi le temps de veiller sur nos filles et garçons en OPEX, et quand il leur arrive malheur, ça barde là-haut ! 

Ici-bas, on se sent un peu orphelins.

A l'annonce de sa mort, j'ai suivi les news. Je me suis remémoré le battage médiatique lors de la libération de deux journaleux ex-otages en Afghanistan, ou d’une femme ayant de mauvaises fréquentations au Mexique (libérations dont je me réjouis, bien entendu).  J'ai espéré un peu plus que ces quelques mots, coincés entre le temps qu’il fait à Châteauroux, et le prix de l’endive. J'ai espéré, oui, un... hommage.

Hommage des media, il n'y a pas eu.

J'ai trouvé ça moche. 

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Honneur et Patrie ! Le jour où ces mots ne toucheront plus le cœur d’aucun Français, le jour où ils seront devenus incompréhensibles pour la plupart d’entre eux, il n’y aura plus de France.

Le jour où les corps des soldats morts pour la France gagneront leur dernière demeure dans l’indifférence, il n’y aura plus de France".

Le Président de la République, 11 novembre 2011.

 

DEBRAY.jpgYves Debay est né en 1954 au Congo Belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo). Il s’engage dans l’Armée belge, qu’il quitte pour rejoindre les troupes Rhodésiennes (actuelle Zambie), puis Sud-Africaines, en lutte contre la rébellion africaine marxiste. Dans les années 1980, il se lance dans le journalisme. Véritable « reporter de guerre », il est sur tous les fronts : Liban, Golfe (en 2003 il «accueille» les chars américains à Bagdad), Balkans, Caucase, Afghanistan, Côte d’Ivoire, révolutions Arabes, et … Syrie. Collaborateur de Raids, il fonde Assaut en 2008, magazine «libre de ton», qui traite de l’actualité militaire, mais dans une approche très "terrain", au plus près des hommes, ce qui le rend passionnant.

 

 

Je renouvelle à la maman d'Yves, ses proches, tous les collaborateurs d'Assaut, son jeune padawan Erwan de Cherisey, mes plus sincères et affectueuses condoléances. 

 

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Avec le salut des diables-bleus, biffins, marsouins, képis-blancs, lézards, bigors, harkis, bat'd'af', tringlots, bérets verts, pompons rouges, culs-d'plombs, p’tits-gris, ploufs, pétafs, docs, trans, artiflots, gonfleurs-d’hélice, stratifs, ripainsel, rens, cocoyes, dolos, cyrards, etc… à leur frère Yves Debay.

« We few, we happy few, we band of brothers »

Shakespeare, Henry V.