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07/01/2013

197 Jours - Un été en Kapisa, Julien Panouillé, 1er RCP, Ed. Mélibée

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Rendre son « journal » attrayant pour autrui est un art difficile. Julien Panouillé réussi brillamment ce challenge. Il est vrai qu'il a le sens de la chute, manie très naturellement la petite phrase percutante et le non-dit, qui en dit long...
On passe brutalement de l'action à l'attente, de l'exaltation au spleen, de la fraternité au besoin de solitude.

Lorsque l’on se remémore ses lectures, quand bien même on a le souvenir d’avoir aimé un livre, on en garde parfois peu de choses. Quand je pense « 197 Jours », me vient immédiatement l’image de Julien, se levant la nuit, pour fumer seul sa clope devant l’immensité Afghane (*). C’est un signe : Ce livre se vit plus qu'il ne se lit.

 Saluons aussi les très belles préface (du Commandant de RAPTOR) et postface (du père de l'auteur).

 

 (*) fumer, c’est mal.

 

 "Vivre, ce n'est pas attendre que les orages passent ;

c'est apprendre à danser sous la pluie "

 

 

 

Julien paouillé.jpgLe Caporal-Chef Julien Panouillé est né en 1988. Il est tireur d’élite longue distance au prestigieux 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes de Pamiers, poste qu’il occupe en Kapisa, durant l’été 2011. Je garde en mémoire qu’il est le tout premier à m’avoir fait l’honneur d’une dédicace. Et si vous le croisez, demandez-lui de remonter ses manches… (vous comprendrez).

photo© Sébastien P.

 

 

 

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Hommage :

Au Lieutenant Thomas Gauvin, 1er RCP, mort pour la France en Afghanistan

 

A l'Adjudant Pascal Correia, 1er RCP, mort pour la France en Afghanistan

 

A l'Adjudant Laurent Marsol, 1er RCP, mort pour la France en Afghanistan

 

Au Caporal-Chef Cyrille Hugodot, 1er RCP, mort pour la France en Afghanistan

 

Au Caporal Florian Morillon, 1er RCP, mort pour la France en Afghanistan

 

Aux 55 Chasseurs-Parachutistes du 1er, qui ont péri dans l’attentat du Drakkar, à Beyrouth ; à tous ceux morts en OPEX,

 

Aux blessés.

 

Avec le salut fraternel du vieux Chasseur aux Bérets Rouges.

 

Et par Saint-Michel…

 

 

 Livre, journal, récit biographique d'un Chasseur-Parachutiste, 1er RCP, Afghanistan    

04/01/2013

Engagé, Nicolas Barthe, 21°RIMa, Ed. Grasset

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Pour faire contrepoids à la décision bien triste du Conseil de Paris, de refuser de dédier un espace aux soldats français morts en Afghanistan (*), lisez « Engagé », de Nicolas Barthe.

Cela relève du témoignage, mais se dévore comme un très bon roman.

C’est tout en pudeur, bien écrit. Parfois drôle, souvent émouvant. En un mot : passionnant.

Il ne tiendrait qu’à moi, « Engagé» serait imposé au programme de lecture des lycéens, car, au-delà du témoignage opérationnel très réussi, c’est une leçons de vie que nous donne Nicolas, garçon aussi brillant que sympathique. Respect.

 

Et puis, franchement, quelle couverture ! (n’est-ce-pas Mesdames ?) ;)

 

En repensant à "Engagé", me vient immédiatement à l'esprit le silence *assourdissant* de Nicolas, sur l'opération qui vît ses frères d'armes mourir.

Alors, n’en déplaise à certains, saluons comme il se doit la mémoire du LTN Mezzasalma, du SCH Mosic et du CCH Panezyck, tombés avec honneur en Afghanistan.

Et oui, l’honneur existe encore.

(*) Vœu présenté par le maire du XVI°, qui a reçu un vote « contre » des conseillers majoritaires. Voir ici.

 

200082_107540135995720_6110992_n.jpegLe Capitaine Nicolas Barthe est né en 1980 à Nice. Diplômé de l'Université de Sophia-Antipolis et Science-Po Paris, il s'investit dans le monde associatif et sportif. Il s'engage en 2003. Lieutenant, Chef de section de Combat au 21°RIMa, il est successivement déployé au Kosovo, en Guyane, et en Afghanistan. Nommé Capitaine, Barthe a rejoint le Régiment du Service Militaire Adapté de la Guadeloupe. En sus, Nicolas est un supporter (totalement partial J) du (petit J) club de foot OGC-Nice (ouhlala il ne va pas aimer… J) (heureusement, la Guadeloupe, c'est loin)

 

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Hommage

Au Lieutenant Lorenzo Mazzasalma,

 

Au Sergent-Chef Laurent Mosic,

 

Au Caporal Jean-Nicolas Panezyck,

 

marsouins du 21° et Sapeur du 13°, morts pour la France, en Afghanistan.

 

Aux Marsouins et Sapeurs morts en OPEX.

 

Aux blessés.

 

Avec le salut fraternel du vieux Chasseur aux Marsoins,

Et au Nom de Dieu…

 

 

 

 

 

 Livre, récit biographique d'un Marsouin, 21e RIMa, Afghanistan   

03/01/2013

Afghanistan, Task Force La Fayette - José Nicolas - Ed. L'Esprit de Tous les Combats

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Attention, chef d'œuvre.

Voici un livre-photo, formidable complément visuel aux témoignages des Barthe, Douady et autres Erbland. Je suis quelque peu contrarié du peu d'écho qu'il a suscité à sa sortie, car c'est une absolue réussite !

A tout Seigneur tout honneur : José Nicolas et ses photos, extraordinaires. José a l'indéniable talent de saisir l'instant. Ses clichés sont plus "scotchants" les uns que les autres. Attachez-vous aux regards des hommes et femmes dans l'action, vous comprendrez.

Une mention toute spéciale au chapitre "Le Repos du Guerrier".

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Photo © José Nicolas

Coup de cœur pour celle-ci. En une image, José saisit toute la complexité du contexte Afghan. 

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Photo © José Nicolas

Ajoutons, et c'est fondamental pour un livre-photo : un "légendage" et des textes d'accompagnement pertinents (de Christophe Gautier), une conception graphique brillante, une superbe impression et un beau papier (recyclé !). Félicitations à toute l'équipe éditoriale !

Tout cela fait de "Task Force La Fayette" le cadeau idéal à faire à vos proches, intéressés par l'action de nos troupes en OPEX.

In-dis-pen-sable !

 

Nicolas_Jose.jpegJosé Nicolas est né en en 1956. Photo-journaliste depuis 1984, il collabore avec des journaux régionaux et organisations humanitaires, avant de rejoindre SIPA Press. "Freelance" depuis 1995, il couvre les conflits du Tchad, Bosnie, Liban, guerre Iran-Irak, Somalie, Rwanda, Afghanistan... (oui, la liste est bien longue...)                         Retrouvez José sur son site, ici.

 

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Hommage :

Au Sergent Sébastien Vermeille, Photographe Sirpa-Terre, mort pour la France en Afghanistan,

A Yves Debay,

Aux reporters et photographes, civils et militaires, morts en OPEX,

Aux blessés.

 

Avec le salut fraternel du vieux Chasseur aux *vrais* reporters de guerre

 

 

 

Livre, photos, Afghanistan   

02/01/2013

« Dix Semaines à Kaboul », Pr Patrick Clervoy, Service de Santé des Armées, Ed. Steinkis

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  • "Celui à qui la guerre ne fait point horreur, c'est lui, le vrai lâche."
  • Jean Simard, écrivain Québécois

 

Le Professeur Patrick Clervoy, médecin militaire, nous fait partager le journal de bord de ses dix semaines passées en 2011, au sein de l’hôpital militaire de Kaboul.

Une baffe.

 

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En guise de préambule, au risque d’être trivial, rappelons que le personnel de Santé est exposé aux mêmes risques que les autres militaires.

En Afghanistan, les véhicules ambulances ne sont pas marqués d’une croix (voire d’un croissant) rouge ; ils deviendraient dès lors la cible privilégiée des Talibans…

Peu avant l’arrivée du Pr Clervoy à Kaboul, un colonel Afghan est entré dans une salle de planification située dans la base de l’hôpital militaire, et a abattu froidement 8 américains, avant de se faire éliminer par la garde (à noter que, lors des obsèques de ce colonel, 15 000 personnes étaient présentes… ).

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photo © Ministère de la Défense/ecpad

Les médecins, infirmières et infirmiers, brancardiers-secouristes, sont des combattants, mais avant tout, ce sont  des combattants pour la Vie.

Ce ne serait pas faire honneur aux sacrifices de nos troupes que de se contenter des mots  « blessé », « amputé », « mort ». Ce sont des paravents, et, par confort moral, on ne veut surtout pas regarder ce qui se cache derrière. C’est, de notre part, une forme de lâcheté.

La lecture de « Dix Semaines à Kaboul » est donc incontournable, aussi difficile, « émotivement parlant » soit-elle.

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photo via  Theatrum Belli

Attendez-vous à être secoués, malmenés, dérangés : l’effroi dans les yeux, le corps en charpie, la  souffrance à devenir fou, le sang qui pisse, l’aorte à clamper, l’os à scier.

Oh non, Clervoy ne nous ménage pas. Il nous fracasse même un peu.

Alors, oui, on se réjouit, admiratifs de l’engagement des hommes et femmes du service de Santé : la petite fille est sauvée, le civil sort de son délire et sourit, le soldat a les clés pour se reconstruire, alors qu’il a tué d’un tir accidentel son camarade (chapitre bouleversant).

Oui. On se réjouit. Mais parfois…

 

  • Les traces de sang ont été nettoyées,
  • Les mains sont propres,
  • Le visage couleur de cire est celui d'un jeune homme aux traits fins et réguliers.
  • "Il est beau", dit l'une des personnes qui l'ont préparé.

 

Je défie quiconque de ne pas terminer certains chapitres les yeux embués (si c’était le cas, placez la main sur votre poitrine gauche. Vous vous apercevrez que vous n’avez pas de cœur).

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Hôpital Militaire International de Kaboul, photo © Ministère de la Défense

N’oublions pas que Clervoy est psychiatre. C’est donc au sortir de la salle d’opération, ou après les combats, qu’il intervient. Il est là pour prendre la main de ces filles et garçons, déboussolés, traumatisés, perdus dans un brouillard délétère. Il les fait sortir de ce brouillard, il leur désigne une petite lumière, celle indispensable à leur reconstruction psychologique.

D’une certaine façon, il applique la même démarche à nous, lecteurs : il nous prend, nous aussi, par la main, et nous aide à sortir d’une autre forme de brouillard : celui de la naïveté, des idées reçues, de l’hypocrisie, de l’égoïsme. Il nous  montre à nous aussi une petite lumière : celle qui, désormais, nous interdira de  commenter les news de cette façon : « un 5ème soldat est mort au Mali. C’est triste. Tu m’passes le sel ? ».

 

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Caporal Alexandre Van Dooren, 1er RIMa

Mort pour la France au Mali

 

  • Derrière ces mots,
  • des soldats ont perdu leur camarade,
  • des parents ont perdu leur fils,
  • une jeune-femme a perdu son compagnon,
  • une petite-fille de deux ans a perdu son papa,
  • un bébé à naître ne connaîtra jamais son papa.
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Nul homme n’est une île.Tout homme est un morceau du continent. Si une parcelle de terre est emportée par la mer, l’Europe entière en est lésée, comme s’il s’agissait de la maison de tes amis, ou la tienne propre.

La mort me diminue, car je suis solidaire du genre humain. Alors, n’envoie jamais demander : Pour qui sonne le glas ?

Il sonne pour toi. 

 

John Donne, Poète anglais (1572+1631), en introduction à « Pour qui sonne le glas », Ernest Hemingway

 

 

Merci Professeur pour votre livre. Merci pour cette baffe. Une baffe salutaire.

 

 *

 

d9c759b91b1d0a22d17b9d_L__SX80_.jpegPatrick Clervoy est né en 1958. Médecin-psychiatre (Santé-Navale), il est titulaire de la chaire de psychiatrie à l’Ecole du Val-de-Grâce, spécialiste des traumatismes psychiques, membre du groupe de travail OTAN sur le stress et le soutien psychologique. Auteur de plusieurs livres, il est déployé régulièrement en OPEX.

 

 *

 

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Je tiens à remercier tout particulièrement Ainara

 

 * 

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Hommage

 

  • Au Premier-Maître Frédéric Paré, infirmier, Commando Marine, mort pour la France en Afghanistan,
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  • Au Sergent-Chef Mathieu Toinette, infirmier, 402ème RA, mort pour la France en Afghanistan,
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  • Au Caporal-Chef Rodolphe Penon, infirmier, 2ème REP, mort pour la France en Afghanistan,
  •  
  • Aux médecins, infirmières et infirmiers, brancardiers-secouristes, sauveteurs au combat, morts pour la France,
  •  
  • Aux blessés.
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Avec le salut fraternel du Chasseur et de la Russe-blanc au personnel de Santé, combattants de la vie.

 

"Mari transve mare, pro patria et humanitate, hominibus semper prodesse"

Sur mer et au-delà des mers, pour la Patrie et l'Humanité, toujours au service des Hommes

Devise de l'Ecole de Santé des Armées 

 

 

 

Livre, récit biographique d'un médecin militaire, Afghanistan